Retrouvez également mon avis sur le film en vidéo ici
À l’instar de son prédécesseur en 1977, ce Suspiria sauce 2018 est une expérience mentale et sensorielle. Et là où l’original est resté le film emblématique du Giallo, celui-ci, s’il n’aura sans doute pas le même statut culte dans le futur, a au moins le mérite de se démarquer des autres produits horrifiques récents. Et pas qu’un peu.
Au niveau de l’histoire, la structure initiale du récit reste la même, mais son traitement est très différent (sans parler du final, drastiquement changé). Plus explicite, plus dérangeant, plus violent, le réalisateur ne nous ménage jamais, filmant ses corps désarticulés et ses os brisé sans filtres. Le travail sonore de beaucoup de scènes, en particulier celles de rêves, est également réfléchi pour provoquer le malaise, et ça fonctionne !
Une autre grosse différence par rapport à l’original, c'est le travail sur les couleurs, omniprésentes chez Argento, elles sont ici remplacées par une teinte gris/beige déprimante qui colle à l’ambiance maussade de son Berlin en crise, mais qui rappelle aussi l’atmosphère de certains films des années 70, aspect renforcé par des mouvements de caméras typiques de l’époque, qui désarçonnent un peu les premières fois.
Je vais me limiter à donner mon avis simple aujourd’hui, parce que le film mérite un nouveau visionnage avant d’en parler plus en profondeur. J’ai beaucoup aimé, les acteurs sont tous excellents
(je n'ai jamais grillé que Swinton jouait 3 rôles, c'est incroyable)
, les 2h30 passent assez vite, et le final est d’une intensité folle. Une œuvre à ne pas mettre entre toutes les mains, c’est sûr, mais si vous êtes prêts pour ce genre d’expérience, foncez !