Harper's bazar
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Suspiria se présente d'abord comme un film fantastico-horrifique assez classique : c'est un univers plausible (on pourrait dire réaliste, mais mouais) dans lequel on observe des événements étranges, surnaturels.
Sauf que très vite, on réalise que le problématique (l'élément perturbateur, la part d'étrangeté) n'est pas si localisé, et s'étend bien plus que dans le genre fantastique : l'univers entier est présenté comme dérangeant et mystérieux, grâce à la mise en scène, à la musique, et au jeu d'acteur des professeures, tous trois génialissimes. Dario Argento opère ce point de rupture avec le scénario fantastique classique, dans lequel on resterait à un problème simple et clair inclus dans un univers réaliste Ainsi, il utilisera la couleur et les décors (mieux captés par ce format large, qui étendra l'âme d'un individu au plan entier, nous plongeant dans son ressenti) pour signifier les états mentaux de ses personnages, aussi bien que les situations dans lesquelles ils se trouvent (le vert signifiera la menace très concrète ; le bleu, le confort (parfois faux) ; le rouge, le trouble...). Cela perturbe très intelligemment le spectateur, inspirant un climat de malaise (plus que de peur) dans toutes les scènes. J'aurais même envie de parler d'horreur d'ambiance (comme Shining le ferait aussi).
Ce mystère était très bien exécuté, notamment par l'enquête, jusqu'au moment où l'histoire cède au conformisme de la résolution, et emmène sa protagoniste vers un homme-réponse (qui, pour l'œuvre en soi, se traduit par une scène-réponse) ; la fin poursuit cette lancée en se faisant très simplement par la mort de la cheffe : le mystère, ou au moins le problème, est entièrement résolu. Quel dommage ! On aurait aimé, venant de ce genre de cinéma, une réponse bien plus figurative, concluant sur un mystère incompréhensible littéralement. On aurait aimé que cette problématique concrète en appelle une autre, métaphorique, jusqu'à la fin, laissant le spectateur dans un état propre à la réflexion, d'abord sur l'œuvre, puis sur des principes plus généraux.
Ce film faisant forte impression, et sa forme étant malgré tout magistrale, on retiendra ce sublime trip multicolore, et la transe dans laquelle il plonge son spectateur.
7/10
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Créée
le 17 août 2022
Critique lue 23 fois
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