Suzume
7.1
Suzume

Long-métrage d'animation de Makoto Shinkai (2022)

Magnitude 9.1 attendu - L'épopée de Suzume fera trembler nos cinémas

La 1re de Suzume lors de la Berlinale cette après-midi risque de faire des répliques puissantes dans nos salles européennes dans les semaines à venir, et je pense que les fans du réalisateur ne seront pas déçus. C'est avec un tonnerre d'applaudissements que la salle a dû être vidé, après les mots de Makoto Shinkai et de son équipe en personne, au risque d'empiéter sur le prochain film du festival.

Suzume nous transporte dans le récit initiatique d'une lycéenne depuis Miyazaki jusqu'à Sendai (Fukushima), de part et d'autre du Japon. C'est en voyageant dans des lieux désaffectés qu'elle tentera de refermer des passages menant à un monde spirituel. Ces portes anormales laissant s'échapper des montres gigantesques et invisibles étant à la source des nombreux tremblements de terre qui frappent ce pays.

Makoto Shinkai fait très certainement un grand retour avec ce long métrage après l'immense succès de Your Name en 2016. Encore une fois le thème de l'amour impossible (ici par la séparation des personnages entre réalité et un au-delà) est au rendez-vous. Cependant, je ne pense pas qu'on pourra lui reprocher de chercher simplement à décliner le narratif de Your Name avec une nouvelle variante surnaturelle. L'intrigue est lancée dans ce film très rapidement, et le fil narratif est avant tout le voyage/road trip de Suzume (et son tabouret préféré) pour sauver aussi bien des millions d'habitants d'une catastrophe imminente que pour guérir ses propres traumatismes. La métaphore se stresse doucement mais sûrement tout au long du film, avec une animation très belle et à couper le souffle (je vous invite à aller le voir au cinéma), une bande-son encore une fois rythmée par RADWINPS qui parvient aussi bien à nous émouvoir qu'à nous faire frisonner lors du combat épique, et des personnages touchants qui nous partage tout aussi bien leurs rêves que leurs démons.

Makoto Shinkai fait parler la mémoire de son pays, une terre vulnérable aux pires catastrophes naturelles et dont il souhaitent que les blessures puissent enfin de se refermer (comme Suzume ferme réalise qu'elle est la seule à pouvoir tirer un trait sur son passé douleureux). Un très beau film d'animation, aussi bien à voir pour voyager dans le magnifique univers du réalisateur ou pour essayer de lire entre les lignes de cette oeuvre engagée.

Ce fut un immense plaisir et un moment des plus privilégiés que d'aller voir ce film, ce jour-là au Berlinale Palast, en présence de l'équipe de réalisation. Je m'en souviendrai toute ma vie. C'est certain.

PS: c'est parfois aussi très drole et sans aucune loudeur; 2h de bonheur.

MartinAllart
9
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le 24 févr. 2023

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Martin Allart

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