"Inutile de peindre la facade de ta maison si les fondations sont pourries"

Parfois, je me dis que c'est pas plus mal que personne ne lise mes critiques. Ça m'accorde une certaine liberté d'expression. Je peux dire ce que je pense en évitant de (trop) me prendre de seaux de caca.


Car oui, j'ose ici comparer ce film encensé de partout à une maison pourrie sur laquelle on aurait appliqué une jolie couche de peinture. Un fond narratif plus que contestable enrobé d'une très jolie réalisation en somme.


Car on ne va pas se mentir, le film est beau. Trop beau ? L'esthétisme outrancier m'a toujours semblé louche, comme ayant pour but de cacher des lacunes (scénaristiques souvent). Seuls quelques maitres (Lynch, Lars Von Trier, Gus Van Sant...) peuvent à mes yeux se permettre d'en faire des caisses sur la lumière, les couleurs artificielles et les plans tableaux sans tomber dans la vacuité et/ou la prétention. Ici, on est vite écoeuré par ce trop plein d'intentions purement arty.
L'intrigue arrive néanmoins à capter notre attention par son originalité et le très bon jeu de l'actrice principale.


Quelques scènes sortent du lot comme la rencontre avec le père. Une rencontre surprenante avec le violeur de sa mère donc...pleine de tension dramatique, très réussie.


Le rythme est lent, laissant place, comme souvent avec les films de genre, au développement d'une ambiance plutôt qu'à un enchainement de rebondissements (ce qui n'est en soi pas une mauvaise chose). Le risque étant de lasser.


Le réalisateur réussi malgré tout à distiller une ambiance malsaine, angoissante et assez prenante pour capter notre attention jusqu'au dénouement final.


C'est là que ça se corse VRAIMENT et qu'on réalise qu'on a face à soi un pur objet de propagande déguisé en film de genre


Il faut vraiment avoir un mode de pensée particulier pour envisager un avortement comme une happy end. Alors forcément, ça ne dérangera pas le moins du monde tout ceux qui comme le réalisateur voit en celui ci le stade ultime de l'émancipation de la femme. Pour les autres, ceux qui voient cet acte comme une chose triste, une décision que l'on prend souvent à contre coeur, il restera un petit goût de vomi à la fin du visionnage. Comme l'impression d'avoir été berné. Puis ont se dit qu'après tout, la réalisatrice a peut être vécu une expérience similaire (unique donc) que l'on ne peut pas comprendre. Sauf qu'il s'agit d'un réalisateur. Aucune excuse donc.


La pilule a donc du mal à passer surtout quand on se dit qu'il y avait de quoi faire un excellent film. Le sujet des troubles du comportement donne un terrain ultra favorable à la créativité, aux propositions artistiques audacieuses. A venir j'espère, un film traitant du même sujet réalisé par une personne ayant un agenda politique moins flagrant.

vargangrykitty
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le 18 avr. 2020

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Nelly Kitty

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