En retournant sur ses terres du Nord de l'Angleterre avec ce "Sweet Sixteen", Ken Loach semble aussi retrouver son talent de chroniqueur et de portraitiste de la misère du prolétariat anglais : une histoire qui arrache les larmes et mais évite le mélo, un scénario construit comme un polar à rebondissements, un regard lucide mais jamais méprisant sur les laissés-pour-compte du libéralisme britannique, et des interprètes, le plus souvent non professionnels et recrutés dans la ville même de Greenock, criants de vérité,... tout ce qui a fait le triomphe artistique, critique et populaire de ses grands films est là. Et si, finalement, notre enthousiasme n'est pas aussi vif, c'est peut-être seulement à cause de cette légère impression de sur-place... [Critique écrite en 2012]