Le premier long de Jane Campion nous plonge à vif dans les névroses familiales.
Autobiographie ? En tout cas, son imagination a été décuplée pour créer cette palette de personnages tous plus déjantés les uns que les autres.
Seul, Louis échappe à cette folie. Normal, il n'est pas de la famille.
Il va assister impuissant aux démêlés de sa femme, Kay avec sa sœur Sweetie, débarquée chez eux, du jour au lendemain, flanquée d'un improbable Bob, soit disant producteur.
On ne sait pas si Sweetie a vraiment été douée dans la chanson et le spectacle dans son enfance, ou si ce sont les souvenirs magnifiés de son père qui est en adoration devant elle et lui passe tout, mais Sweetie, de son vrai nom, Down, n'a aucun principe, est très fantasque et surtout très tyrannique vis à vis de sa famille.
Elle fait régulièrement des crises, injurie tout le monde, et se transforme en chien féroce, refusant de lâcher.
Cette attitude et la préférence du père pour sa sœur a visiblement secouée Kay, qui en a des séquelles évidentes.
Elle a une peur panique des arbres, et aime se réfugier dans sa solitude, loin de son mari, faisant chambre à part.
D'ailleurs, ces symptômes de choc post traumatique causeront l'échec de son mariage avec Louis.
La mère fait aussi partie de ce tableau familial déjanté. Avide de liberté, elle veut sauver son couple avec son mari, Gordon, mais le père de famille ne peut lâcher Sweetie, qui continuera à leur en faire voir de toutes les couleurs.
J'ai aimé évidemment les personnages hauts en couleurs, le langage peu châtié et les décors seventies aux couleurs criardes ou surannées.