J'ai découvert l'univers de Jane Campion très tôt grâce à ma mère qui en est une fervente admiratrice. Mon entrée dans sa filmographie s'est faite à mes 8 ou 9 ans avec La leçon de piano (1993).
Il me restait encore deux films à voir d'elle : Two Friends (1986), son premier long-métrage pour la télévision et Sweetie (1989), son premier long-métrage sorti en salles.
Je ne savais pas à quoi m'attendre parce que je n'avais pas lu le synopsis avant de lancer le film. Le générique aux écritures oranges sur fond noir, la voix off : il n'a pas fallu plus d'une minute pour que je sois irrémédiablement charmée.
Puis c'est le découpage si spécifique de Jane Campion avec les plans divers sur les mains (nous partageons cette passion pour cette partie du corps) et tous ces détails qui font sa pâte comme le point d'interrogation sur le front d'un personnage formé par un grain de beauté et une mèche de cheveux.
"She's your sister, right?" / "C'est ta soeur non?"
"She was just...born. I have nothing do with her". / "Elle est juste...née. Je n'ai rien à voir avec elle".
Cette histoire de soeurs est aussi déroutante que poignante. En les suivant dans leur quotidien loufoque, on s'imbibent des péripéties de cette famille hors-norme, on s'imprègne de leurs faits et gestes, de leurs échanges, de leur folie douce aussi. Enfin, on est surtout touchés par leur vulnérabilité et leur désir de vivre heureux, en paix.