En tout cas, Swordsman est une oeuvre assez particulière, fruit de plusieurs metteurs en scène, et non des moindres, le tout sous la houlette d'un Tsui Hark producteur souhaitant faire vivre à nouveau le genre du Wu Xia Pian, après avoir notamment relancé la kung fu ghost comedy avec Histoires de Fantômes chinois.
C'est d'ailleurs là le principal problème de Swordsman, son ambition est très grande mais il y a trop de direction prise, et ça se ressent malheureusement très vite. C'est d'abord le grand King Hu qui s'en charge, celui à qui l'on doit notamment A Touch Of Zen, avant d'être remplacé par, tour à tour et non des moindres, Ching Siu-tung, Andrew Kam, Ann Hui, Raymond Lee et même Tsui Hark qui visiblement ne pouvait pas se contenter de son rôle de producteur, préférant venir mettre son grain de sel dans la réalisation.
Tous ces changements se ressentent, l'oeuvre part dans tous les sens et on a du mal à comprendre ce qui se passe, qui est qui et qui fait quoi. Si le début est intéressant lorsque l'on navigue dans une histoire de vol sous la dynastie Ming, ça en devient rapidement assez flou et Swordsman ressemble plus à une succession de scènes sans véritable lien qu'autres choses.
Et pourtant, l'oeuvre n'en est pas pour autant mauvaise, et comme c'est souvent le cas avec le Wu Xia Pian, on peut y déceler d'autres richesses, notamment dans l'ambiance où on peut y trouver un vrai charme et une intensité mais surtout dans les chorégraphies. Si l'aspect fantastique est parfois un peu décevant (tout comme l'humour d'ailleurs), il se dégage une vraie beauté visuelle et des chorégraphies parfois très aériennes tout simplement sublimes.
Si Swordsman déçoit par son aspect assez flou et brouillon, notamment à cause d'un Tsui Hark incapable de s'en tenir à un rôle de producteur, l'oeuvre est sauvée par une beauté visuelle et des chorégraphies remarquables.