Délire sous acide ou pur génie?
(maintenant que la fiche du film est exacte et non pas totalement erronée comme celle d'Allociné auquel je signale les nombreuses erreurs depuis au moins 6 mois, je peux me lancer dans une critique de ce film méconnu mais surprenant)
Pour moi, les wu xian pian, c'est toujours surprenant. Ca peut se prendre au sérieux pour souvent se vautrer dans un narcissisme moribond ou offrir de belles images, ou au contraire prendre le parti du second degré. King Hu est celui qui a popularisé le genre, avec notamment son magnifique L'hirondelle d'or, en offrant toujours des chorégraphies absurdes et déjantées qui pourtant conservent une certaine beauté, truffant ses films de personnages secondaires haut en couleur, de passages musicaux surréalistes et de dialogues hilarants. Le tout combiné offre étonnement une certaine poésie !
Dans Swordsman, tout est accentué ! Il faut savoir que le film est construit de façon très bizarre, probablement du au fait que plusieurs réalisateurs se sont succédés, King Hu ayant été évincé par Shaw Brothers, plusieurs réalisateurs sont passés derrière y compris son disciple, le très renommé Tsui Hark.
Malgré cela, le film garde la même absurdité délicieuse, où des dialogues totalement faux (vu en VO, un régal) fusent et s'alternent avec des scènes de combats magnifiquement chaotiques qui offrent quelques passages assez gores mais proprement ridicules. L'intrigue est simple amis se complexifie au fur et à mesure que de nouveaux personnages font leur apparition. Les personnages sont étonnement bien travaillés, chacun possède ses caractéristiques, ses motivations. Vers le 3/4 du film, le récit atteint une poésie certaine où il mêle combat chorégraphique, nature et musique. Si une bonne partie du film fait penser à un joli délire, ce sont ces passages qui témoignent du génie contenu dans le film et qui en font un vrai morceau de cinéma, unique et fascinant.