« Ne gaspillez pas vos balles je suis immortel » a écrit Paul Marchand sur le coffre de sa Sierra.
Dans le siège de Sarajevo, quand cesse-t-on d’être observateur pour devenir acteur. A l’image de ce snipper de l’ONU, qui a ôté la lunette de son fusil, lui qui touche une pièce de monnaie à 400 m et la remettra quand il y aura le viol de trop. A l’image des reporters qui font plus que leur métier d’informer.
Niels Schneider est excellent, Ella Rumpf dans celui de Boba sa traductrice (qui vit toujours à Sarajavo) est extraordinaire et la ville en guerre avec ses points d’encerclements est filmée avec beaucoup de talent.
Et on peut s’éclater en boite sur OMD et Fade to Grey, histoire de se prouver que la vie est normale, « sous l’œil impassible de la communauté internationale », ici on vit on meurt tous les jours et Paul compte les cadavres à la morgue tous les matins. Ce film est une grenade dégoupillée.
Marchand s’est suicidé en 2009.