"Pourquoi tu n'as pas couru tout nu dans la rue le soir où on t'as trouvé ?" Cette question obsédante et fondamentale de la fille est à mon avis le centre du film, suivie par "tu fais semblant de faire le fou mais tu es vraiment fou". Maintenant je me pose la question : le héros est-il fou ? A-t-il déserté son pays et sa famille aimante pour la France sur ce genre de fantasmes et de rejets que peuvent avoir les fous au sujet du milieu où ils ont grandi ? C'est tout-à-fait possible, bien que la question de courir nu dans la rue ne me semble pas révélatrice. (bien au contraire, d'ailleurs) En tous cas, il dit qu'il se sent suivi dans la rue. Seconde annotation du psychiatre. Mais les autres personnages n'en paraissent pas moins borderline, cette fille qui couche avec tout le monde y compris le héros, devient sa femme "pour lui rendre service" mais pas plus, ce garçon dont le seul intérêt est de piller les histoires des autres pour finir son roman, et manifeste un dédain certain à bord de sa berline payée par papa. Qui est le plus fou dans tout ça ? L'indifférence des uns, qui savent profiter en passant, ou les "écarts" des autres qui fait qu'on ne peut les ranger dans aucune case ? La question de la fille est révélatrice : elle est cruciale pour elle, mais pour elle seulement, car moi par exemple, je ne me la suis pas posée. Sinon le film est un enchaînement de scènes floues et partielles, sans but apparent, avec des errances dans Paris... probablement le reflet du psychisme du héros, qui s'accoquine avec des gens bien plus bizarres que lui... c'est donc peut-être un plaidoyer pour la folie (?), mais pas bien sûr et donc pas spécialement agréable à regarder non plus...