Le film d’une époque fait pour une époque. Le sujet se situe essentiellement au-dessous de la ceinture avec des femmes qui veulent ou qui ne veulent pas coucher, des hommes qui les harcèlent quand ce n’est pas l’inverse, des hommes ou des femmes qui se partagent sous un même toit, autrement dit un coup de projecteur sur l’évolution des mœurs. Sujet d’époque branché, le film paraît totalement déconnecté des problématiques actuelles et n’est plus qu’un témoignage d’un monde aujourd’hui disparu où les gentils harceleurs n’ont plus le droit d’exercer. Ce n’est vraiment pas fin, c’est même carrément lourdaud même si Daniel Auteuil, dans sa période jeune branleur, est franchement sympathique. La présence à ses côtés de Philippe Khorsand, qui offre certainement les scènes plus amusantes du film, permet, elle aussi, de limiter la casse face à un duo féminin composé de Catherine Alric et d’Anne Jousset dont le jeu laisse parfois à désirer.
Le fait que Lauzier se colle, pour la première fois, à la réalisation est, en outre, un handicap certain. Adapté d’une pièce de théâtre, l’ensemble peine à convaincre tant la mise en scène est d’une extrême pauvreté. Il en résulte un film très statique où seuls les acteurs donnent du mouvement. La musique douce-amère et les chansons de Claude Nougaro brouillent, elles aussi, les cartes d’une production dont on ne sait, au final, s’il s’agit d’une grande farce ou d’un portrait au vitriol d’une société malade qui ne sait plus ce qu’elle veut vraiment. Ce message opaque participe à l’embarras que peuvent susciter un certain nombre de séquences.
On retrouve le trait forcé du Gérard Lauzier première époque, pas encore tout à fait à l’aise derrière la caméra et avec un sujet décousu. On y montre les seins et les fesses des deux actrices principales, Daniel Auteuil y fait du nu intégral, comme en était l’usage dans les 1980. Tout cela a affreusement vieilli même si ce témoignage n'est pas totalement inintéressant.