Dommage, le synopsis dystopique est intéressant:
Les sociétés modernes ont étés poussées au cannibalisme par "L'autorité" dans un monde où, se nourrir de viande animale, est un délit passible de mort. Le peuple est nourri de "burgers humains" composés de "déviants" identifiés scientifiquement sur base de leur cortex cérébral, poussés au suicide démonstratif ou abattus et ensuite moulinés. Les doigts remplacent +/- les frites si j'ai bien compris...
Le peuple est consentant car conditionné dès la naissance à une propagande cannibaliste et une violence très semblable au film en lui-même!
Le traitement gore est si outrancier que seuls les passionnés du genre voudront bien se le farcir.
Sans vouloir faire ma chochotte, je me demande ce qui doit se passer dans une tronche pour aimer ce genre de spectacle? membres écrasés, arrachés, tranchés, des crânes coupés en deux, tètes éclatées, etc. au moins toute les 5 minutes... Ne faut-il pas être tordu du citron? Étudiant en chirurgie? Politicien?
Produire et regarder ces films mène tout droit à rendre finalement possible au réel ce "Teater city", par l'acceptation de l'inacceptable.
Quelques minutes m'ont suffit pour me rendre compte que je n'ai pas à avaler ce truc par les yeux et les oreilles!
Repousser "les frontières de l'horreur" à travers des fictions vaut certes mieux qu'en vrai mais demeure un exercice malsain et néfaste, tant pour soi que pour son entourage. L'acceptation qu'on en a pourtant, est le fruit d'un long travail de programmation mentale en vue de briser les sentiments humains naturels qui permettent de distinguer le tolérable de l'intolérable, tout en alimentant le monde de "la peur". Ce conditionnement nous modèle, comme décrit dans le film, à être des consommateurs abrutis, sans organisation citoyenne dans un monde dominé par la plus crue violence, état auquel la masse est vouée par ses dominants oligarques pour être des mieux exploitable.
Cependant, le fan de gore s'estime généralement subversif. Son impression de "n'avoir peur de rien" puisqu'il se farci volontiers le pire, lui fait oublier que ce "désir de vaincre sa peur" n'a pas été dépassé, puisqu'il reste une motivation au présent. Ce faisant, l'univers fantasmagotrash continue de titiller et d'alimenter sa peur viscérale refoulée sans rien apaiser.
Ce film peut par sa suite être aussi bien qu'il veut, je le trouve néfaste. S'il a quelque-chose à dire, il procède de façon sectaire. S'il peut sembler dénoncer quelque-chose, il vous le fait avaler en même temps!