Taeter City
4.9
Taeter City

Film de Giulio De Santi (2013)

Dans une société futuriste portant le nom de Taeter City, la paix règne. Les antennes du système Zeed poussent les meurtriers à se suicider avant qu’ils ne commettent le moindre crime, faisant chuter le taux de criminalité à zéro. Leurs corps sont ensuite collectés et servis sous forme de burgers dans les restaurants Taeter Burger. Tout semble parfait dans ce petit monde cannibale, pas de méchants et de la bidoche pour tout le monde ! Hourra ! Toutefois, au contact des ondes Zeed, un criminel a muté, ses forces s’en sont retrouvées décuplées et quiconque entre en contact avec lui révèle ses bas instincts. Que va t-il se passer ?

Et bien je vais vous le dire, moi, ce qui se passe : on ferme les yeux, on pousse des petits cris de dégoût, on vomit dans sa bouche et on est déçu… Parce que le scénario sert de prétexte à l’hyper violence et l’hyper glauque. Malgré un pitch original et prometteur, le film n’a rien d’autre à proposer que du sang et des orbites explosés. Dommage !

La première chose à préciser, bien qu’elle me paraisse évidente, est le fait que Taeter City est un film à petit budget (on le devine rien qu’en regardant l’affiche), ce qui signifie : effets spéciaux nuls et maquillages au rabais. Ce côté grossier n’est cependant pas vraiment gênant et j’irais même jusqu’à dire que cela participe à l’atmosphère décalée underground du film. J’ai tout de même un peu plus de mal à accorder du crédit aux scènes de poursuite. Filmer des © Hot Wheels lorsque l’on n’a pas de talent / moyen n’en feront jamais des voitures de course ! Je sais que ce procédé est utilisé très fréquemment mais en règle générale, c’est imperceptible. Dans ce film, c’est tellement flagrant que ça en devient risible.

En ce qui concerne les acteurs. Il est difficile de juger leur prestation; c’est assez compliqué d’exprimer son talent lorsque le rôle qui t’ait attribué consiste à se prendre des gnons et crier.. Vous l’aurez donc compris, les personnages ayant une durée de vie relativement limitée, ils ne sont aucunement attrayants car on ne sait pratiquement rien d’eux hormis le fait qu’ils soient méchants (je dois admettre que les seins de Razor sont assez attrayant, eux). Pas de héro, pas de gentil à Taeter City, tous des criminels ou des tueurs de criminels aux ordres des Autorités. J’en viens donc au fait : comment s’attacher ou s’identifier à un personnage alors qu’aucune personnalité ne se dégage de celui-ci ? Comment pénétrer et prendre part au film lorsque l’on ne s’identifie à aucun personnage ?
Ce détachement des personnages semble traduire de la volonté de Giulio de Santi de tenir à l’écart le spectateur, le cantonnant de ce fait à son rôle de spectateur. Je suis peut-être le seul dans ce cas mais, pus on cherche à me tenir à l’écart, plus je souhaite être inclus.. Cette mise à l’écart m’a donc profondément dérangé.

La narration du film est intéressante, bien que répétitive. Les scènes de bagarre sont ponctuées par des spots publicitaires pour les restaurants Taeter Burger mais également par des séquences de propagande à la gloire des Autorités. Cette narration se joue en boucle, ce qui la rend un poil ennuyante. Et bien que l’idée soit assez bonne et fasse référence à des périodes très marquantes de l’Histoire (communisme et nazisme notamment), ça n’est pas suffisamment maîtrisé pour être efficace. Ce qui aurait dû rythmer le film lui nuit et le coupe dans son élan.

Malgré cette critique relativement négative, ce film violent et gore à souhait est susceptible de plaire aux adeptes du cinéma d’horreur underground dans les caves et tout ou aux malades atteints de Creutzfeldt-Jakob (Taeter Burger, cannibalisme, tout ça..).
Marlprout
3
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le 2 avr. 2014

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Marlprout

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