Marrant de voir ce moyen-métrage avec un Tahar Rahim encore totalement inconnu, jouant quasiment son propre rôle, celui d'un étudiant galérant (beaucoup) pour financer l'université et cherchant des alternatives pour y parvenir. Réalisme social (et budget) oblige, la forme est vraiment minimaliste, mais au vu du sujet, ce n'est pas spécialement un problème. Même si c'est un peu long dans la dernière ligne et légèrement répétitif, il y a une vraie pertinence dans le propos, le regard de Cyril Mennegun face à ce problème très contemporain des difficultés économiques rencontrées par de nombreux jeunes sortis du lycée, devant même parfois déménager pour diverses raisons et se retrouvant du coup dans une difficulté encore plus grande.
Mais ce que je retiendrais surtout, c'est la lucidité, le regard très juste du réalisateur quant aux doutes, incertitudes entourant le héros sur son avenir, l'impasse que ce futur semble incarner pour lui et sans doute des milliers d'autres étudiants : à ce titre, les échanges qu'il peut avoir avec son meilleur ami sur ses sujets sont clairement les meilleurs moments du film. Formellement, rien à retenir ou presque, donc, le réalisateur faisant preuve de son minimalisme habituel. En revanche, dans ce qu'il exprime, « Tahar l'étudiant » peut valoir le coup d'œil, surtout lorsqu'on est (ou a été) étudiant, que notre situation soit identique ou pas. Honorable.