Tai Chi Zero suivi de Tai Chi Hero, deux films sortis à quelques mois d'intervalle et se targuant de conter l'histoire du Tai Chi.
C'est dans une ambiance générale tournée vers la comédie décontractée trop fun avec des "bouip bouip" et des "pchiou pchiou", gavée de bruits qui font arcade et d'inscriptions à l'écran rappelant fortement Street Fighter et autres Dead or Alive que cette histoire du Tai Chi va donc être illustrée sous nos yeux avides (et que les fans de Scott Pilgrim apprécieront surement) (je sais que vous existez par milliers...)
Alors bien sûr, on ne regarde pas TCZ et TCH dans le but d'apprendre quoi que ce soit, c'est du pur film de défoule qu'on veut, rapide, explosif et efficace comme un bon Ryu vs Ken pour se détendre après un dur labeur. Sauf que TCZ/H ne fonctionne pas.
C'est pas faute d'essayer pourtant. Après une intro qui met la bave aux lèvres et nous empoigne directement dedans avec l'envie de tout bouffer d'un coup, on se retrouve devant une galerie de personnages assez creux au fil d'une histoire traînante et presque soporifique... (t'imagines une partie de Street Fighter soporifique toi ou pas ?)
Pourtant on voulait en savoir plus sur ce Lu Chan qui se transforme en arme de destruction massive quand on lui tape sur son front orné d'une corne, espèce d'ersatz de Hulk martial ou de Mr Hyde ravageur.. Quoi que non en fait, on s'en foutait, on voulait juste le voir exercer son pouvoir de destruction massive et casser du méchant, surtout quand on sait que c'est Sammo Hung qui est derrière les chorégraphies.
Mais non. Les combats sont tous abrégés, désamorcés en quelques secondes, et souvent mous, totalement enlisés dans leur surenchère d'effets "fun". Sammo s'exprime comme il peut dans cette nouvelle mouvance d'attrape-geeks ultra référencée, mais ça manque cruellement de saveur et de réelle ambition, pour à chaque fois tomber à plat dans les plus immondes circonstances.
Tai Chi Zero, le meilleur des deux grâce à sa scène d'intro, racontant l'arrivée de Lu Chan dans le village des Chen pour y apprendre leur technique ancestrale s'écoule pas trop mal malgré tout, et même si l'ambiance générale Steampunk blindée par une machine aux multiples engrenages rappelant le logo "Lionsgate" fait plus penser à une adaptation de manga live qu'à un vrai film à part entière, on se laisse avoir à l'envie de croire en un final endiablé ou quelqu'autre point inattendu qui ferait se dire que toute cette mélasse numérique vaut bien le coup et que Sammo a su donner un peu de lui dans ce gros bordel placide, l'ensemble s'écoulant mollement vers une fin à la con mais hideusement réussie dans ce qu'elle donne immédiatement envie d’enchaîner avec le second film tant on ne veut pas accepter que ça puisse se contenter de si peu.
Du coup, on s'enfile Tai Chi Hero, encore plus mou et chiant que le premier, ne proposant que le mérite tout de même notable d'un réel combat de fin, qui, s'il est loin de briller par sa beauté, son inventivité ou sa mise en scène, ressort tout de même du lot par sa longueur offrant un face à face plus appuyé, travaillé et abouti, et montrant même quelques petites idées réussies.... pour aussi vite retomber dans la débandade mal menée dans ces décors numériques du plus mauvais effet et nous laisser, au bout de deux films, sur une petite frustration qui aurait voulu qu'à aucun moment, le nom de Sammo Hung n'apparaisse au générique.
A conseiller aux fans de Scott Pilgrim qui trouveront surement tout ça génial et trop fun, ou aux bouffeurs de mangas live qui trouvent que le steampunk c'est trop original et qui ont adoré Iron Sky.. Mais moi j'accroche définitivement pas.