C'est un cas rare et particulier de chianterie "tardive" que mon expérience face à Take Shelter. Le style contemplatif me convient généralement bien, je suis une excellente victime des ambiances oppressantes et je suis sensible aux bons jeux d'acteur. Pourtant la sauce n'a pas pris.
La première heure du film se passe sans encombre, avec une ambiance malsaine plutôt réussie, un doute constant que Michael Shannon communique bien au spectateur et quelques éléments de genre joliment incorporés.
Mais le récit peine à en venir au but. L'ennui s'installe. Les scènes de duo entre Michael Shannon et Jessica Chastain, s'accumulent, mais ne fonctionnent pas, comme si chacun interprétait très bien sa partition, mais seul dans son coin. Et alors que la montée constante (ou l'histoire linéaire...) laissait présager un dénouement inoubliable, le moment du climax a des allures de ballon qui se dégonfle.
Il n'aurait pas manqué grand chose, mais cette réalisation froide, qui tend à l'impersonnel, et cette musique fadasse d'un certain David Wingo, qui oscille du presque subtil au franchement maladroit, me laissent une impression trop vague pour un thriller psychologique.