Attachant et parfois émouvant, ce petit film indépendant est plutôt agréable à regarder. Son script relativement original permet de parler de la maternité sous diverses formes à travers la rencontre entre trois personnages. La maternité non désirée, celle inopinée et enfin la maternité sacrifiée, sont traitées de manière intelligente et intéressante dans une œuvre qui vogue entre le drame et le feel-good movie mais sans être totalement l’un ou l’autre. On ne peut pas dire que l’on soit ému aux larmes avec ce « Tallulah » ni que c’est le genre de film qui vous donne le sourire, mais il contient assez de belles choses et de beaux moments pour qu’on y prenne un certain plaisir.
Les situations voulues par le scénario sont assez justes et captivantes. On suit donc ces trois femmes bien différentes que le hasard et le destin vont faire se rencontrer avec plaisir. Même si on ne comprend pas toujours leurs actions respectives, « Tallulah » donne assez d’espace et de contenu à leurs personnages pour qu’on ait de l’empathie pour chacune d’elles et des clés de compréhension psychologiques permettant l’identification. Pas de jugement ici, ni de manichéisme, le film prend soin de ne pas les diaboliser mais plutôt de les comprendre. Le script est assez imprévisible et astucieux pour qu’on ait envie de voir comment va se terminer cette histoire à la fois rocambolesque et triviale. C’est un film plaisant en dépit du fait qu’il soit quelconque et loin d’être inoubliable.
« Tallulah » doit beaucoup à ses trois actrices qui le porte sur leurs épaules. Dans le rôle du personnage principal, cette vagabonde sans le sou et maladroite, Ellen Page (devenu Elliot Page depuis) est confondante de naturel. La grande Allison Janney (Oscar du meilleur second rôle il y a cinq ans pour son extraordinaire prestation dans « Moi, Tonya ») a assez de métier et de bagout pour être tout aussi excellente. Enfin, la peu connue Tammy Blanchard se tire avec les honneurs d’un rôle pas facile de mère ingrate. Si la mise en scène tout juste illustrative de Sian Heder ne marquera pas les esprits, son film est assez bon et touchant pour que l’on s’y plonge avec intérêt. Le genre de film à regarder sous les couettes un dimanche après-midi en somme.
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