Est-ce que les 4 millions et plus de spectateurs de Tanguy s'amuseront du retour de l'enfant prodigue au bercail, rien n'est moins sûr. A la rigueur, en n'ayant pas vu le film de 2001, et encore. Le comique de situation, cela va un moment mais pas quand c'est aussi poussif et répétitif. Et certainement pas quand les dialogues sont aussi plats et parfaitement incolores. La redondance est de mise dans ce film qui tangue, entre la prostate de Dussollier, un gag pas vraiment à pisser de rire, et les citations de Confucius qui finissent par donner une drôle d'image, sinon raciste, du moins plutôt primaire de la communauté sino-française. Chatiliez, dont on n'a pas vu un bon long-métrage depuis des lustres (les derniers étaient catastrophiques), s'est appuyé sur des recettes éculées et s'est appuyé sur son couple de "vieux" sympathiques et méchants (avec modération). Sabine Azéma et André Dussollier font leur travail consciencieusement et semblent parfois s'amuser mais ils frisent assez souvent l'outrance, bien obligés d'en rajouter vu la fadeur du texte qu'ils sont chargés d'interpréter. Impossible par ailleurs de se raccrocher aux personnages secondaires et notamment ces retraités qui passent leur temps au golf et jouent le rôle d'une sorte de choeur antique. Ce sont des clichés ambulants et les pauvres doivent eux aussi se contenter de dialogues d'une extrême insipidité. En fin de compte, on regarde ce nouvel avatar comme on mâcherait un vieux chewing-gum. C'est peu dire qu'on regrette le Tanguy originel, même s'il n'est peut-être pas aussi réussi que dans nos souvenirs d'il y a 18 ans.