Tár se joue comme un duel, on a l'impression qu'après avoir vu le dernier film de Todd Field on s'identifie forcément ou plutôt on rejette ou non le personnage de Lydia Tár interprété par Cate Blanchett. Elle est antipathique, froide, égoïste, semble vivre dans un jeu dangereux entre le génie de sa musique et l'effondrement proche de sa vie.
Une condamnation des condamnations précipitées ? Un procès des procès populaires ? On ne peut pas dire que Lydia Tár n'a pas mérité sa chute mais pouvons nous nous satisfaire de cela ?Tous les personnages sont au bord du précipice : on peut tomber dans l'oubli, dans l'obscurantisme, dans la folie, la dépression, l'abus. Tár explore tout cela, dans une froideur assez déconcertante qui nous empêche de tomber dans le ravin, ce qui nous manque sûrement pour vraiment apprécier le film.