C'est l'étude d'un personnage, élevé tellement haut au sommet d'un système censé faire prévaloir la musique, l'art, le génie humain, et qui se retrouve à reproduire inconsciemment les logiques de domination de ce système pour son intérêt personnel (i.e. le cul). C'est en tout cas mon interprétation mais le film est subtil et ne donne rien de certain au spectateur. L'intrigue est souvent sous-entendue et la moralité finale de Cate Blanchett est ambigüe. En fait, son identité, son parcours, son talent importent peu : c'est sa position sociale dans laquelle elle se laisse piéger et qui l'aveugle. Un film qui fait parler, Cate Blanchett très forte (même si il faut se passer un peu d'eau sur le visage quand même avant de lui filer l'Oscar de la meilleure actrice de tous les temps), le montage sonore incroyable, les codes du film d'horreur dans les séances de paranoïa nocturnes avec ces fractales inquiétantes et Gustav Mahler qui accompagne le tout. Tip top.