Les muscles de la jungle

Lord John Clayton III comte de Greystoke vit paisiblement en Angleterre avec sa femme Jane, quand Mace Windu vient le chercher pour l'aider à enquêter sur le trafic des Belges au Congo, où Greystoke a vécu pendant un moment sous le sobriquet de Tarzan. Voilà donc les trois aventuriers lancés dans la jungle africaine à la poursuite d'un trafic de diamants et d'esclaves infâme.

Ce film commence sur un mensonge éhonté. Ce n'est PAS la légende de Tarzan. C'est Tarzan, tout court, comme le titre français l'explique pour une fois avec exactitude. Ne regardez pas ce film pour découvrir la légende du roi de la jungle.

Pour ceux qui connaissent le film Greystoke, sorti en 1984 avec Christophe Lambert, ne cherchez pas de comparaison. Tout le questionnement, tout le tiraillement de Tarzan sur sa véritable nature, sur ses vrais désirs et besoins, tout cela est extrêmement bien rendu dans le chef-d'oeuvre de 1984, mais est littéralement inexistant dans le film de 2016. Ici, John Clayton de Greystoke est un homme qui sait vivre dans la jungle avec les animaux. D'ailleurs, le côté "homme de la jungle qui parle aux animaux" se limite aux parades nuptiales, et essentiellement celles des oiseaux. Très efficace pour appeler Jane !

Du reste, ce film est très sympa à voir. Un bon moment à passer avec de jolis effets spéciaux. Il vaut le coup pour le très joli minois de Margot Robbie, mais surtout pour un Alexander Skarsgård tout en muscle et en force, avec la grâce sauvage que l'on attend du roi de la jungle, échangeant force coups avec des gorilles violents, aux pensées un brin trop humaines, mais aux comportements brutaux des maîtres des forêts tropicales. L'agilité et la précision mélangées à la bestialité de animaux et de Tarzan permettent de jolies scènes d'action et des plans de caméras vraiment jolis.

On est loin des prouesses de dressage dont Greystoke avait fait montre pour gérer les chimpanzés de l'époque, mais les images de synthèse sont vraiment bien faites et permettent d'accentuer les scènes d'action.

Au final, Tarzan fera un très bon film samedi soir en famille. Mais n'attendez ni l'art, ni la poésie de Greystoke que je vous invite à (re)voir avant ou après celui-ci.