Claqué au sol
J'ai vu la bande annonce quelques jours avant sa sortie, j'étais très hypé par la proposition d'un film irano/israélien. Je me dis que c'est peut-être la première fois qu'on assiste à un featuring...
le 16 sept. 2024
19 j'aime
8
Réalisé par Guy Nattiv et Zar Amir Ebrahimi, Tatami mêle tension politique et drame intime dans un combat chorégraphiée sur un tatami. En suivant le parcours d'une judokate iranienne contrainte de se plier aux diktats d'un régime autoritaire, le film dépasse la surface d'un récit sportif pour devenir une réflexion sur la lutte contre l'oppression.
Sous l'apparente simplicité de son intrigue se cache une œuvre subtilement construite. Tatami ne sacrifie jamais son souffle narratif : il enracine ses dilemmes moraux dans un récit captivant, porté par une tension croissante qui ne relâche jamais son emprise sur le spectateur.
Dès lors, ce microcosme sportif devient le théâtre d’un affrontement bien plus vaste : celui d’une femme contre un système qui instrumentalise son corps et son esprit. À chaque choc, chaque souffle et a chaque parole, la violence d’un régime s’immisce dans l’intime.
Au cœur de cette mise en scène, Zar Amir Ebrahimi incarne avec une intensité rare la douleur, la colère, mais aussi la résilience. Son geste de dévoilement, en plein combat, transcende le sport : en ôtant son voile, elle met à nu une force et une vulnérabilité qui défient l’autorité sous le regard du monde. Ce moment cathartique, amplifie par l’éclat d’un miroir brisé quelques temps plus tôt, devient un cri de révolte, un refus de l’image imposée.
Mais Tatami ne sombre jamais dans le discours manichéen ou moralisateur, il préfère explorer les nuances, notamment à travers l’entraîneur. Tour à tour complice et témoin impuissant, il incarne ces individus broyés par un système qu’ils servent par peur ou résignation, avant de trouver, parfois trop tard, un geste de révolte.
Malgré la défaite, une forme de triomphe s'installe : celle d’une femme qui, même agenouillée, refuse de trahir ses convictions.
Créée
il y a 5 jours
Critique lue 8 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Tatami
J'ai vu la bande annonce quelques jours avant sa sortie, j'étais très hypé par la proposition d'un film irano/israélien. Je me dis que c'est peut-être la première fois qu'on assiste à un featuring...
le 16 sept. 2024
19 j'aime
8
Un film remarquable. Plus encore qu'une description des agissements du régime iranien (fort bien évoqués d'ailleurs), un grand film sur la résistance au sens large : ne pas céder aux pressions, refus...
le 13 sept. 2024
19 j'aime
Bien que produit aux Etats-Unis et en Géorgie, c'est bien de la république islamique d'Iran et de ses horribles répressions que parle Tatami, qui sort dans les salles françaises un an après sa...
Par
le 4 sept. 2024
19 j'aime
2
Du même critique
À travers le dédale des couloirs du Vatican, "Conclave" installe un théâtre où résonnent les échos d'ambitions voilées et de murmures calculés. Pourtant, derrière la façade d'un thriller religieux où...
Par
le 30 nov. 2024
16 j'aime
La fascination, à l'instar de "Chambres rouges" et son actrice principale, trouve son pouvoir dans l'inexpliqué et dans sa faculté d'éveiller une admiration intense. À travers des clés de...
Par
le 28 janv. 2024
16 j'aime
Grumberg choisit la fable et Hazanavicius l'animation pour aborder la dés.humanisation, et ainsi transcender les limites de sa représentation. La simplicité apparente de la forme, qu’il s’agisse de...
Par
le 1 oct. 2024
15 j'aime
1