Revoir Taxandria
Un film étrange. Je suis tombé dessus une nuit d’été sur Arte, à la fin des années 90. Il m’a marqué même si son souvenir s’est estompé avec le temps. Et je suis retombé dessus. Et j’ai redécouvert...
le 6 sept. 2016
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Un film étrange. Je suis tombé dessus une nuit d’été sur Arte, à la fin des années 90. Il m’a marqué même si son souvenir s’est estompé avec le temps. Et je suis retombé dessus. Et j’ai redécouvert cette perle.
L’histoire
Un jeune prince se rend dans un hôtel de la côté. Il est accompagné de son précepteur en vue de préparer ses examens. Non loin du bâtiment, sur la plage, se trouve un vieux phare où loge son gardien ombrageux.
Malgré les recommandations de son entourage, le jeune prince se lie d’amitié avec la vieux gardien. Et celui-ci lui raconte une histoire étrange, située dans le royaume de Taxandria.
L’histoire dans l'histoire
Taxandria se proclame ville de l’Eternel Présent. Toute référence au passé y est proscrite, en dehors de l’histoire du grand cataclysme. Et l’avenir n’existe pas. Le grand cataclysme, c’est l’événement à partir duquel Taxandria a rejeté toute forme de référence au temps ou au progrès. Nous suivons Aimé Parel, fils du gouverneur, amené à lui succéder pour assurer la paix, sous les ordres des deux princes de Taxandria.
La technique
Taxandria est l’aboutissement du travail de du réalisateur belge Raoul Servais aidé par François Schuiten, autre artiste belge connu pour ses albums de bandes dessinées comme les Cités Obscures, et dont les dessins donnent vie à cette incroyable cité. Esthétiquement c’est une claque, malgré quelques maladresses pour intégrer les acteurs dans les décors dessinés. Car oui, Taxandria, ville de l’éternel présent est entièrement dessinée. Et l’on assiste à des tableaux incroyables, toujours poétiques, parfois surréalistes. Merveilleusement étranges. C'était à l'époque une véritable prouesse permise par les dernières technologies numériques d'incrustation d'éléments réels dans des décors virtuels.
On pense à des tableaux de Magritte (encore un belge), avec ses tableaux intégrant des hommes en costumes avec chapeaux-melon, mouettes. Les hommes de ce genre et les mouettes sont omniprésents dans Taxandria, des leitmotivs visuels. Servais proposait déjà des visions surréalistes avec Harpya, son court-métrage récompensé de la Palme d’Or au festival de Cannes 1979.
Un dernier mot
Le film est imparfait (jeux de certains acteurs, musiques…) mais vraiment fascinant, tellement beau, sa magie reste puissante. En 2016, il mérite d’être redécouvert, près de 22 ans après sa sortie bien trop discrète dans les salles de cinéma. Penser à jeter un coup d’oeil dans le catalogue de votre médiathèque. Cela permet aussi de retrouver le regretté Daniel Emilfork, véritable tronche du cinéma européen, croisé entre autre chez Carot et Jeunet dans La cité des enfants perdus.
Voici deux liens :
Une critique du film
Et l’histoire de sa réalisation épique
Bon voyage à Taxandria, ville de l’Eternel Présent.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les films où la ville est un personnage central
Créée
le 6 sept. 2016
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