Lutte des classes
Ca parle des inégalités économiques et culturelles en Europe de l'Est. Ça peut faire penser au récent Toni Erdmann. Et ça fait parler les gens de leur expérience par l'artifice des taxis. Ça fait...
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le 29 mai 2017
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Ca parle des inégalités économiques et culturelles en Europe de l'Est. Ça peut faire penser au récent Toni Erdmann. Et ça fait parler les gens de leur expérience par l'artifice des taxis. Ça fait donc aussi penser au pas beaucoup moins récent Taxi Teheran.
Évidemment, si je le compare à des films comme ça c'est que c'est une grande réussite. Il arrive à créer l'empathie nécessaire pour essayer de comprendre les clivages qui existent en Europe aujourd'hui, et c'est nécessaire.
Ça commence fort avec le discours de l'argent comme valeur suprême, mis dans la bouche d'une gamine de 17 ans qui le met en pratique en se prostituant. C'est tout de suite après lié à la corruption et à l'extrême frustration qu'elle engendre, de la manière la plus violente. Ça continue comme ça avec une suite de récits et de situations où l'on voit les taxis, tous exerçant ce métier surtout par défaut, confronté à l'injustice de leur société, réagissant avec philosophie ("peut être que la Bulgarie a besoin de ça, d'une transplantation de cœur") ou avec mesquinerie ("il n'y a pas de tram à ???"). Tout ça accompagné de la radio et des auditeurs qui commentent inlassablement l'événement initial, applaudissant le "meurtre du banquier", accompagné par un présentateur compréhensif, et se muant peu à peu en véritable appel à la révolution. Avec en toile de fond - et c'est étonnant pour nous français - l'Europe comme espoir, même s'il elle tarde à améliorer la situation.
Finalement, l'appel à la révolte s'affaiblit progressivement et c'est l'émotion qui prend à nouveau le dessus. La dernière scène, la fille du suicidé luttant contre le vent d'hiver sur le chemin de l'école, rappelle les conséquences ordinaires de cette violence économique ordinaire qui fait des ravages en Europe.
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le 29 mai 2017
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