Critique de Tehachapi par stopthebot
Il se la pète
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le 17 juin 2024
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Le photographe français JR a obtenu l'autorisation sans précédent de pouvoir intervenir (et de filmer) au sein de l’une des prisons les plus violentes des États-Unis. Le RDV est donné à Tehachapi, en Californie, une commune de près de 14 500 habitants (dont 2 000 prisonniers). Au sein de ce centre pénitencier “supermax” (une prison de très haute sécurité composée de 4 unités distinctes), JR a un projet bien en tête, celui de réaliser une oeuvre collective (ou plutôt, un collage immersif composé de 338 bandes de papier) avec des prisonniers qui ont tous pour point commun, d’être incarcérés depuis plus de 10 ans et pour certains, d’y purger une peine à perpétuité, pour des crimes commis lorsqu’ils n’étaient que mineurs. A l’issue du shooting, JR leur propose d’assembler leurs portraits avec leurs témoignages (accessibles pour le monde extérieur via une appli), permettant ainsi d’apporter un tout autre regard sur l’univers carcéral.
Filmé avant, pendant et après la pandémie de Covid19, le réalisateur nous immerge au sein de cette prison de haute sécurité pour une formidable aventure humaine à travers laquelle il dresse le portrait de plusieurs détenus, dont Kevin Walsh (ex-skinhead), incarcéré adolescent et qui raconte qu’il a dû choisir son camp pour sauver sa peau et ainsi, rejoindre les suprémacistes blancs, tout en se faisant tatouer une croix gammée sur la joue. Le film va le suivre durant toute la durée du projet artistique, jusqu’à sa libération
(qui donnera lieu notamment à une séquence forte en émotion, celle où il subira un détatouage par un docteur de confession juive).
Rendre un peu d’humanité dans un univers carcéral déshumanisé, avec ses cages pour animaux dans lesquels les détenus sont enfermés sous le cagnard (et qui ne sont pas sans rappeler celles que l’on pouvait voir à Guantanamo). Voilà ce que nous propose ce film, où à travers ce qui pourrait sembler n’être qu’un banal projet artistique, se révèle être en réalité un moment de partage, d’échange et surtout, permettre à ces détenus de les aider à se réinsérer (sur les 28 participants, seuls 3 sont restés incarcérés au niveau maximal, les autres sont soit descendus à un niveau inférieur soit ils ont été libérés), tout en offrant au monde extérieur, une toute autre image de l’univers carcéral.
7 ans après Visages Villages (2017), coréalisé avec Agnès Varda, JR nous offre des portraits et des témoignages particulièrement émouvants à travers une oeuvre humaniste et emplie d’espoir.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
Créée
le 17 juin 2024
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