Teheran: Hommes concupiscents et femmes soumises aux règles strictes de la religion et des mollahs cohabitent dans la plus totale des schyzophrénies.
Téhéran Tabou est un film iranien de 2017 de Ali Soozandeh, tourné selon la technique de la rotoscopie, comme Spielberg l'avait notamment fait pour son métrage sur Tintin. La comparaison s'arrête là.
Teheran Tabou est un film "cash" sur l'état de la société iranienne et ses relations hommes femmes.
Le réalisateur s'amuse à dresser des portraits croisés d'hommes et de de femmes dont les petits secret et les mensonges ne seront pas sans conséquences sur la vie des protagonistes.
Les situations sont crues (une clliente fait une fellation à un chauffeur de taxi), les dialogues sans détours.
C'est ainsi que Sara, jeune femme divorcée, et son fils sourd muet vont bénéficier des faveurs d'un mollah qui va loger la famille monoparentale en contrepartie de paiements en nature. Sara qui se fait passer pour une infirmière fait la connaissance de ses voisins, une famille iranienne assez conservatrice dont le fils essaie depuis des années d'avoir des enfants avec son épouse frustrée de son quotidien.
Le film très sombre regorge de situations désespérées tout à fait plausibles, photographiant l'état de misère morale de la société iranienne. Le réalisateur injecte ça et là des moments de respiration via un humour souvent cruel. Le film est très juste, le décalage étant immense entre la "chape de plomb" mise en place par les religieux et les aspirations de liberté d'une bonne partie de la jeunesse et de la classe moyenne.
Ma note:7/10