Autant j'apprécie vraiment le tandem Eric Toledano - Olivier Nakache (qui proposent jusqu'à présent une filmo homogène, incarnant quelque part le renouveau de la comédie française grand public, malgré des critiques assez mitigées sur SC), autant "Tellement proches" est loin d'être mon préféré des deux compères.
Certes, on retrouve leur humour souvent rafraichissant, leurs qualités d'observation et leur empathie à destination de leurs personnages pourtant gratinés, mais c'est également dans ce film que leurs défauts apparaissent ostensiblement : une outrance dans les gags et dans les situations (les deux appartements investis par les pakis d'un côté et les juifs de l'autre WTF?), ainsi qu'une certaine tendance au pathos dans les séquences d'émotion.
Enfin, on pourra déplorer un défaut d'écriture au niveau de certains personnages, dont on a bien du mal à se sentir "proches", justement, à l'instar de Roxane (Joséphine de Meaux), à deux doigts d'être totalement insupportable.
Heureusement, la bonne humeur des comédiens se révèle contagieuse, on sent que tout ce petit monde s'est bien marré durant le tournage, et certains proposent une interprétation jubilatoire, en particulier Vincent Elbaz, dans un rôle de trentenaire immature qui lui colle à la peau, certes, et François-Xavier Demaison, qui apporte une sobriété salvatrice à son jeu. Mais aussi Audrey Dana, Omar Sy, Isabelle Carré, qui se montrent plutôt à leur avantage.
Sans oublier les quelques seconds et troisièmes rôles, comme d'habitude soignés chez Toledano et Nakache (Jean Benguigui, Lizzie Brochéré, Renée Le Calm...).
Ce troisième long-métrage du duo de réalisateurs offre un regard drôle et acéré sur la famille, mais se révèle inégal et un peu foutraque : au sein de leur filmo, je recommanderais donc plutôt "Nos jours heureux" ou "Je préfère qu'on reste amis" (outre l'inévitable "Intouchables").