Tempête est un bon film, j’ai beaucoup aimé, même si mon sectarisme chevalin doit en prendre un coup. En principe, un film sur les chevaux ne me fait pas courir au cinéma, sauf, bien sûr, si ceux-ci sont montés par des cow-boys ou des indiens. On ne se refait pas. Cependant le cinéphile qui se respecte n’a pas de règles mais doit s’imposer de nombreuses exceptions, si son ouverture d’esprit reste trop étroite il risque de revoir indéfiniment le même type de film.

Je rassure le spectateur légèrement allergique au poil de cheval : Tempête n’est pas la énième version nunuche de Crin Blanc ou de Mon Ami Flicka, c’est une œuvre avec un scénario solide, bien que très prévisible, dotée d’un très bon casting. Petit bémol à propos de la première scène. Mélanie Laurent accouche dans une écurie en même temps que sa jument, le truc tiré par les cheve(a)ux vous en conviendrez. L’actrice est particulièrement mauvaise dans cette scène improbable, ses hennissements sont beaucoup moins convaincants que ceux de l’animal, on frise le ridicule. Heureusement le reste du film est bien meilleur et le spectacle est au rendez-vous. L’enfant, confronté aux difficultés de la vie, qui trouve du réconfort auprès de son animal préféré, c’est une histoire tellement réchauffée dans le cinéma français (L’Arbre de Noël, Belle et Sébastien, Poly) que le pire était à craindre. Au final pas du tout, le spectateur avale tout avec plaisir, en grande partie grâce aux vertus d’une belle mise en scène.

Après avoir réalisé, entre autres, Planète Hurlante, solide adaptation de Philip K. Dick, et L’Art de la Guerre, thriller couillu avec Wesley Snipes, Christian Duguay, metteur en scène canadien, fort de son expérience américaine, s’est tourné vers le film français à tendance animalière. Duguay est particulièrement inspiré dans les plans larges, il magnifie les champs de courses où les chevaux s‘affrontent ainsi que les extraordinaires plages normandes où les chevaux s’entraînent. Coup de chapeau au directeur de la photo, c’est splendide. Les compétitions sont filmées au plus près, au coeur du peloton, rien à dire c’est du bon cinoche, on se croirait aux 24 Heures du Mans, le souffle des chevaux remplaçant le vrombissement des moteurs. La dernière course, filmée sous la neige, est un régal visuel agrémenté d’un suspens habilement entretenu.

Depuis que Léon Zitrone nous a quitté et que la retransmission du tiercé dominical a été abandonnée, j’avais complètement oublié qu’il y avait des courses de chevaux dans notre beau pays. Tempête est là pour nous le rappeler.

Créée

le 27 mars 2024

Critique lue 70 fois

Critique lue 70 fois

D'autres avis sur Tempête

Tempête
Cinephile-doux
4

Couru d'avance

Près de 10 ans après Jappeloup, Christian Duguay revient au monde du cheval avec Tempête, cette fois-ci adaptée d'un roman pour la jeunesse, avec pour seul changement le sexe de son personnage...

le 29 oct. 2022

4 j'aime

Tempête
galisman
8

Un bol d’air frais

C’est le film qu’il faut aller voir au cinéma pour ses images magnifiques. Les chevaux crinière au vent, les plages incroyables, la campagne respirante… C’est très agréable à regarder, très...

le 27 nov. 2022

4 j'aime

1

Tempête
Fatpooper
3

Une fille à cheval

Pas terrible.L'intrigue est convenue sur plusieurs points, pas assez développées de manière générale, exploite certaines situations tendant vers le misérabilisme sans surprise, amène une touche...

le 12 avr. 2023

1 j'aime

5

Du même critique

Les Bonnes Étoiles
Le-Projectionniste
7

Critique de Les Bonnes Étoiles par Le-Projectionniste

Au fil de mes chroniques vous avez compris que je déroge souvent à mes principes. Donc, en principe, je fuis comme la peste les films qui relatent les abandons ou les enlèvements d’enfants. Je...

le 27 mars 2024

2 j'aime

2

Sans filtre
Le-Projectionniste
5

Koh Lanta sans les poteaux

Un film c’est comme une phrase, il faut un sujet, un verbe et un complément pour comprendre ce qui est exprimé. Dans Sans Filtre il y a une tonne de sujets, de verbes et de compléments et, au final,...

le 25 mars 2024

2 j'aime

Dune - Deuxième partie
Le-Projectionniste
6

Visuellement beau mais ennuyeux

Ma chronique ne sera pas proportionnelle aux moyens mis en œuvre pour la réalisation de ce deuxième volet gigantesque, que dis-je, pharaonique. Pourquoi me direz-vous ? Mais tout simplement parce que...

le 23 mars 2024

2 j'aime