Ah Preminger, du vrai, du bon cinéma ! Et ce n'était pas du tout ce que j'attendais. Je pensais que tout le film allait être une sorte de film de procès où Henry Fonda allait devoir montrer qu'il n'était pas un communiste. Et c'est ça dans la première partie et puis ça part vers autre chose. Alors le début est juste jubilatoire, les plans sur Laughton qui bouffe complètement chaque plan de part sa verve et son physique imposant.
Petit-à-petit on sent que ça dévie, on se rend compte que Fonda, bien que droit dans ses bottes ne l'est pas forcément tant que ça non plus, que le bien et le mal se mélangent pour finalement n'être qu'un immonde capharnaüm où les intérêts de chacun apparaissent au grand jour. Tout est intéressé, il n'y a ni bien, ni mal... Pour faire quelque chose d'a priori bien il faut faire le mal à côté car le bien ne se fait pas tout seul.
Quelque part ça m'a rappelé Lincoln de Spielberg, peut-être même que ça va me le faire le réévaluer. Le "bon" choix en démocratie ne se fait pas tout seul, il faut tremper les mains dans le cambouis, se salir, aller contre ce que pensent les autres, mentir, etc.
Bref c'est un film assez passionnant, peut-être pas le meilleur Preminger, mais bon quand on est en face d'un film avec ce casting, ce sujet, ce traitement du sujet, ce côté réellement foisonnant, tellement qu'il peut perdre parfois un peu son spectateur et surtout une telle précision dans la mise en scène... Ben on a du grand cinéma. Rien de plus. Rien de moins.