Quand caquetages et carambolages étaient les mamelles de la France

Une femme commissaire à la conduite "dynamique" manque d'envoyer à l'hosto un professeur de Grec de la Sorbonne. Ce sont deux anciens camarades de classe qui se retrouvent ainsi et leur histoire de reconversion amoureuse va se mêler à une affaire mouvementée d'assassinats en série de députés.

Témoin d'une époque à cheval entre tradition et modernité -comme on dit- ce film de De Broca se regarde avec plaisir en nous conviant à une double intrigue. Annie Girardot, femme-flic rarissime à l'époque, y est dynamique et pétillante et fait une quadragénaire qui se cherche tout à fait crédible. Noiret est égal à lui-même dans la qualité distinguée de son jeu. Hubert Deschamps, second rôle d'importance, s'en sort plutôt bien. Les poulagas, brutes en imper dont on devine qu'un beau paquet émarge au sinistre Service d'Action Civique de Pasqua, restituent une image fidèle de la police française des années soixante-dix.

Le spectacle de cette époque qui commence à sentir la naphtaline est assez bien restitué pour qui ne l'a pas observé sur le vif : civilisation urbaine de Paris, revendications socio-politiques et étudiantes, regard sur les flics et aussi sur les relations amoureuses sur fond de véhicules désormais relégués en pièces de musée. Et in fine, comme les personnages, on en vient à se réconcilier avec cette tambouille humaine. Un film qui restera meilleur que sa "suite" On a volé la cuisse de Jupiter du même réalisateur, sortie trois ans plus tard.