Partie 1 – JE VOUDRAIS BIEN ME RASER LA TETE, LA, CA VOUS ENNUIE SI JE M'ABSENTE QUELQUES MINUTES ?

Peter Neal est un brillant écrivain à succès qui s'est depuis longtemps spécialisé dans le domaine de la terreur, des tueurs en série très méchants et des victimes féminines toujours bien trucidées comme il le faut. Ses romans se vendent par millions, faisant la joie et le bonheur de son agent et de son éditeur, et il est célèbre tout autour du monde comme une rock star. D'ailleurs, il vient de sortir un nouveau roman, nommé TENEBRES, qui relate les méfaits d'un énième meurtrier qui court après les filles avec son gros rasoir. Un livre qui est immédiatement appelé à connaître le même succès que ses prédécesseurs. Et c'est pour cela que l'écrivain part à Rome, afin d'en assurer la promotion auprès des journalistes et des chaînes de télévision. A peine arrivé il est très vite courtisé par ses fans et il a bien du mal à éviter les lèvres pulpeuses de ses fans italiennes. Faut dire que les italiennes, des fois, avec leur tempérament volcanique, elles ont tôt fait de vous griffer partout... Sont dangereuses ces femmes là... (J'essaie de noyer le poisson, rassurez vous, mais je ne veux pas que mes parents croient que je suis un pervers quand même hein...)

Peter Neal: Let me ask you something ? If someone is killed with a Smith&Wesson revolver, do you go and interview the president of Smith & Wesson ?

Ainsi, notre bel héros aux cheveux grisonnant bien comme il faut est bien parti pour passer un séjour médiatique formidable puisqu'il en sera la star. Seulement voilà, un de ses fans apparemment a décidé de prendre ses œuvres à la lettre et s'est mis en tête de raser de près quelques jolies brunes. Il sème ainsi des cadavres dans tous les coins de Rome et curieusement tous ces meurtres le lient à l'écrivain. En effet, une victime est par exemple retrouvée la gorge tranchée avec des pages du roman TENEBRES enfoncées dans la bouche. Bref, ce n'est pas surprenant que ces meurtres interpellent Peter Neal et que celui-ci décide de se lancer dans une enquête, dans le dos de la Polizia. Faut dire qu'il est un peu sur la liste des suspects, donc ça craint pour lui, et vu que les cadavres s'amoncellent un peu partout, faut bien que quelqu'un mette de l'ordre dans tout cela. Un bon ménage s'impose donc, une opération Mani Pulite, et c'est notre écrivain qui va se lancer dans la quête de la Vérité, au risque de s'y couper les doigts...

TENEBRES est un film de terreur pure qui appartient à un genre très codifié et très connu en Italie, savoir le giallo. Un genre cinématographique né en Italie qui faisait référence aux romans de série noire italiens. Ceux-ci paraissaient en effet sous la forme de livres de poche de couleur jaune (alors que chez nous, ils sortent tous vêtus de noir) et ils contenaient tous en leur sein divers éléments fort particuliers que le cinéma italien se fit un grand plaisir de récupérer. Ce sont les cinéastes Mario Bava et notre maestro Dario Argento qui signèrent les premiers gialli les plus marquants du cinéma italien. Bava réalisa en effet LA FILLE QUI EN SAVAIT TROP et SIX FEMMES POUR L'ASSASSIN, films fondateurs du genre, puis plus tard Dario Argento fit à son tour son entrée fracassante dans le giallo à l'aube des années 70 en réalisant 4 films très célèbres. 3 d'entre eux furent regroupés par les historiens du cinéma sous le pseudonyme curieux de « trilogie animalière » (En effet, ces films se nommaient L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRISTAL, QUATRE MOUCHES DE VELOUR GRIS et LE CHAT A NEUF QUEUES ) et le dernier devint immédiatement un de ses plus grands succès critiques : LES FRISSONS DE L'ANGOISSE.

Par la suite, de nombreux cinéastes italiens se mirent à la mise en scène de gialli, avec plus ou moins de succès, et beaucoup de films aux titres curieux ( LA QUEUE DU SCORPION, LE TUEUR A L'ORCHIDEE, L'ETRANGE VICE DE MADAME WARDH, L'HOMME SANS MEMOIRE...) sortirent dans les salles de cinéma. Tous ces films respectaient le cahier des charges du giallo : intrigue complexe, meurtres violents, fétichisme des armes (blanches de préférence), et une bonne dose de perversion et de tension sexuelle (le tueur est souvent ganté de cuir noir)... donc d'érotisme (et j'aime les films cochons alors un peu d'érotisme, vous pensez !)

Et avec ce film, Dario Argento, le maestro italien aux grands yeux, créa une sacrée surprise en signant justement son grand retour dans le cinéma de genre giallo. En effet, à la fin des années 70 il s'était consacré aux deux premiers opus de sa trilogie dite des 3 Mères, deux films d'épouvante fantastiques absolument démentiels nommés SUSPIRIA et INFERNO. Deux films visuellement fous, à l'empreinte visuelle telle qu'ils sont devenus instantanément des films cultes. Et c'est donc pourquoi, quand le cinéaste italien se mit à travailler sur son nouveau projet dont le nom était très parlant, TENEBRES, les médias crurent qu'il allait offrir la conclusion à sa trilogie des 3 Mères. Alors que non, il ne faisait que réaliser un nouveau giallo, le « giallo des giallos » comme il le dit lui-même dans les interviews. Un retour au cinéma que l'on aurait pu croire plus consensuel, plus posé. Car pour beaucoup, TENEBRES sonnait le coup d'une nouvelle ère pour le cinéaste, un cinéma moins baroque et fou, moins coloré que par le passé. Or, il faut avouer que si le film parait moins flamboyant visuellement que ses précédentes œuvres il n'en reste pas moins un de ses films les plus forts et les plus violents...



Partie 2 – JE VOUDRAIS BIEN RETENIR MA LANGUE DES FOIS ET EVITER DE ME RETROUVER DANS DES EMBROUILLES



TENEBRES appartient donc au genre dit giallo, un genre tellement plein de codes et d'éléments visuels tellement particuliers que ce n'est pas n'importe quel film qui peut se proclamer être un giallo. Ces codes sont tout d'abord une intrigue criminelle alambiquée, complexe, tordue, où les meurtres se font de manière violente et graphique. Souvent, dans les gialli, on retrouve des victimes féminines qui se font martyriser de façon tellement perverses que ces films ont un caractère sexuel très poussé. La mise en scène joue aussi très souvent avec les gros plans iconiques, soulignant ainsi son fétichisme. Ainsi, on trouve des gros plans sur des parties du corps, notamment les mains du tueur, souvent gantées de cuir, ou sur les yeux exorbités des victimes ou du tueur, qui observe sa prochaine victime.

Peter Neal: You know, there's a sentence in a Conan Doyle book, "When you have eliminated the impossible, whatever remains, however improbable, must be the truth."

Et dans TENEBRES, on retrouve tous les éléments du giallo, mis en scène de façon magistrale par un des plus grands orfèvres en la matière. L'intrigue du film, déjà, est d'une complexité telle qu'elle demande au spectateur de la suivre avec attention. En effet, le cinéaste n'a jamais caché son admiration envers Alfred Hitchcock et c'est encore plus vrai avec ce film là, où les rebondissements et chausse trappes s'enchaînent jusqu'au hurlement final. Le spectateur n'a donc pas du tout le temps de s'ennuyer tellement Argento ne lésine pas sur les éléments de surprises, l'histoire se déroulant à la façon d'un tour de montagnes russes. Le film se suit donc avec grand plaisir, et on prend plaisir à se laisser ainsi manipuler. Il n'est pas évident de deviner la suite des évènements ni de savoir le fin mot de l'affaire car quand on croit tenir une piste, on nous emmène sur un nouveau terrain. Ainsi TENEBRES s'inscrit parfaitement dans la continuité des grands gialli, ceux de son réalisateur et ceux de ses illustres confrères.

De plus, le cinéaste réussit un étrange tour de force dans ce film, en mettant en scène un écrivain de romans horrifiques qui rappelle bien évidemment notre cinéaste, Dario Argento, lui-même ! Cette nuance apporte un cachet formidable à ce film puisque souvent est abordé le problème de la violence dans les œuvres de l'écrivain (le personnage de fiction, Peter Neal) et la misogynie dont il fait preuve, cela renvoyant bien entendu au cinéma même du réalisateur (le personnage réel, Dario Argento ). Une façon comme une autre pour notre metteur en scène de rire des critiques qui ont souvent été faites envers son cinéma. Car effectivement, il faut reconnaître que l'une des caractéristiques du genre est qu'il faut des meurtres, si possibles les plus sadiques et graphiques possibles. Et si dans ses précédents gialli, Dario Argento s'était montré relativement sage (seul LES FRISSONS DE L'ANGOISSE demeure assez violent, finalement), c'est avec les TENEBRES qu'il a laissé libre cours à son imagination meurtrière. Certains trouveront cela dérangeant puisqu'il est connu que Dario Argento filme ses propres mains lors des séquences de meurtres !

Et justement ces séquences de violence crue interviennent de façon régulière, maintenant ainsi considérablement l'attention du spectateur, et elles sont même particulièrement soignées. Dans TENEBRES, film datant de 1982, nous n'avons pas droit à un festival de violence tout en numériques (comme c'est aujourd'hui souvent le cas au cinéma, alors que ce procédé dé-crédibilise totalement ces films soi disant violents) ni en hors champ (comme c'est souvent le cas pour ces films estampillés jeunesse MTV dits horrifiques : tout se passe en ombre chinoise, comme dans JENNIFER'S BODY, ou rien ne se passe à l'écran, comme dans PROM NIGHT ). Bien au contraire, dans ce très violent TENEBRES, les scènes de meurtres sont purement graphiques, et tout est amené pour faire grimper la tension du spectateur pour ensuite le libérer dans des déluges de sang particulièrement réjouissants, pour peu que l'on en apprécie le spectacle fait de latex (et le plastique c'est fantastique), de prothèses et d'hémoglobine. Dans un giallo, les scènes de meurtres sont censées être les points forts du film (comme les scènes de fesses dans un bon porno) (oui, il existe de bons pornos M'sieurs Dames), et ici c'est justement le cas, le metteur en scène s'amusant avec les nerfs du spectateur, en le faisant craindre les moindres éléments du décor pour ensuite mieux le piéger et le mettre à mort.

Puisque la violence des meurtres est ici évoquée, il faut justement se pencher sur les victimes mêmes de ces crimes à l'italienne. Et elles sont bien souvent féminines, passent parfois leur temps à se promener quelque peu dénudées (et je ne vous raconte pas le temps que je passe à regarder le film vu les nombreux arrêts sur image auxquels je procède) ce détail mettant ainsi en exergue le côté très pervers et misogyne (cela a été déjà évoque) du giallo. Ce genre là en effet ne ménage jamais ses personnages féminins, les maltraitant cruellement et leur proposant toujours des morts magistralement mises en scène et toujours pleines de sous entendus sexuels assez dérangeants. En effet les meurtres sont toujours commis à l'arme blanche, et cela montre bien le parallèle que l'on fait entre l'acte de pénétration sexuelle et celui de l'arme même dans le corps. Et puis on parle bien de petite mort quand on évoque l'orgasme, n'est ce pas ? Et les victimes des gialli, donc de ce TENEBRES ci, s'en donnent à cœur joie de hurler de douleur (ou de plaisir) sous les coups de couteau, de hache ou autres ustensiles. Et en plus, en insistant visuellement sur le fétichisme dont le meurtrier fait preuve, c'est-à-dire en offrant de nombreux gros plans sur ses armes, ou sur ses mains gantées de cuir ou ses yeux, le giallo se fait donc bien le véhicule des phantasmes meurtriers et sexuels de ces messieurs les réalisateurs (et des spectateurs). Mais c'est en cela que le genre demeure fascinant, cette façon qu'il a de mettre de la tension sexuelle dans ses séquences de terreur. De là à dire que ce type de film est dangereux pour la santé et celle des femmes notamment, je ne le ferai certainement pas, il s'agit avant tout d'un genre cinématographique et il faut savoir faire la différence d'avec la réalité.



Partie 3 – JE VOUDRAIS BIEN APPRENDRE LES BONNES MANIERES ET ARRETER D'ETRE UN GOUJAT AVEC MES VOISINES AGEES



Ainsi TENEBRES est un giallo pur et dur (et les filles aiment quand c'est pur et dur, il parait) qui respecte rigoureusement le cahier des charges et le fait même avec une incroyable vigueur qui fait très plaisir de la part de son metteur en scène. Dario Argento sortait tout juste de la mise en scène de deux films particulièrement outrés visuellement (mais absolument magnifiques) et on aurait pu croire qu'en revenant au genre qui l'avait rendu célèbre il allait faire basculer le giallo dans le baroque et les outrances picturales. Sauf qu'il n'en est quasiment rien, nous sommes bien loin des expérimentations hallucinées de SUSPIRIA ou de INFERNO. Dans l'interview disponible sur le dvd, le metteur en scène italien fait allusion qu'avec TENEBRES il avait voulu faire un film en contraste absolu avec le reste de sa filmographie. Il s'agit en effet d'un film lumineux, où l'action se déroule dans des décors blancs immaculés, dans laquelle la lumière y est souvent vive. Bien entendu, quelques séquences se déroulent de nuit, mais ce que l'on retient surtout de ce grand film, c'est le magistral travail qu'a effectué Dario Argento dans sa mise en scène. Le cinéaste s'amuse même à propos du titre de son film, qui selon lui est en total contraste avec le rendu éblouissant qu'il voulait conférer à son œuvre...

Avec toute cette lumière, forcément, les couleurs n'en ressortent que plus vives, et c'est justement lors des scènes gores que cette luminosité va frapper l'œil du spectateur. Dario Argento ne s'est jamais caché d'apprécier l'Art et notamment la peinture (dans LES FRISSONS DE L'ANGOISSE, tout un plan rappelait le fabuleux tableau NIGHTHAWKS du merveilleux peintre Edward Hopper, quand même !!) et il fait preuve ici de fulgurances sur le plan de la colorimétrie proche de la composition de tableaux. Ainsi en est-il de ce meurtre où le sang coule à flots contre un mur blanc donnant ainsi l'impression de voir de la peinture être jetée contre une toile. L'effet est saisissant et criard et témoigne d'une certaine hystérie qui règne au cœur de certaines scènes de meurtres. Et puis il faut avouer que chaque meurtre est mis en scène d'une façon différente, aucun ne se ressemble et Argento se moque bien des conventions. Il use de sa caméra et de son objectif comme un peintre de son pinceau... Il charge également d'émotions certaines séquences de flashbacks, où tout semble passer sous un filtre, donnant alors un rendu troublant aux images, un peu à la David Hamilton (célèbre photographe érotique des années 70 et auteur de quelques perles coquines dont le flou était sa marque de fabrique...) accentuant ainsi l'étrangeté de ces scènes... On navigue alors entre réalité et onirisme, et là encore le spectateur perd pied...

Peter Neal : Somebody who should be dead is alive, or somebody who should be alive is already dead.

Ensuite, ce qui fait de ce film un giallo pas du tout insipide et qui prouve que c'est bien Dario Argento qui se cache dans l'ombre de la caméra, ce sont les incroyables plans de caméra qui parsèment tout le long métrage. On sent que si le cinéaste s'est éloigné des images psychédéliques de ses deux précédents films, il n'en a pas pour autant oublié son amour pour les cadrages surprenants et les plans séquences vertigineux. Ainsi en est-il de cette célèbre séquence où la caméra suit, de l'extérieur, deux jeunes femmes à l'intérieur d'une grande maison. La caméra les suit de fenêtre en fenêtre, passe sur le toit, suit la gouttière, revient vers les fenêtres etc. On comprend vite au travers de cette séquence (analysée et décortiquée par des professionnels du cinéma) que le metteur en scène italien n'a pas cherché la facilité. Bien au contraire, il s'agit là d'un véritable exercice de style de sa part, où il fait preuve d'une folle virtuosité. Ce n'est bien évidemment pas la seule scène où Dario Argento s'amuse avec l'œil de sa caméra (et l'œil du spectateur, donc) car tout au long de TENEBRES on retrouve des idées de mise en scène très originales.

D'ailleurs, c'est quand il s'agit de mettre en scène des meurtres que le cinéaste explose le plus les conventions de mise en scène. En témoigne là aussi ce meurtre qui se déroule en plein jour, en pleine foule, où le cinéaste s'amuse à placer au centre de l'action un personnage qui observe les gens autour de lui. Toute une multitude de plans sur les jambes des passants, des chaussures, attire le regard du spectateur sur de nombreux tueurs potentiels. Le spectateur s'attend à voir surgir le danger à un moment qui finalement ne vient pas du tout de là où on pouvait l'imaginer. Dario Argento nous a pris par la main, nous a fait croire qu'il pouvait se passer tel évènement alors que finalement les choses se sont passées autrement. Et ensuite, le ballet des jambes et des chaussures de reprendre sur la place, au fur et à mesure que la foule s'approche de la victime. Là encore, on devine que notre cinéaste se joue des conventions et prend plaisir dans sa mise en scène. Il ne s'agit pas pour autant d'un vain exercice de sa part, on devine bien combien tout a été réfléchi pour amener à déstabiliser le spectateur. Il y a de quoi en sortir quelque peu déboussolé au détour de telles scènes, mais pourtant cela ne nuit jamais au film ni à son rythme.

Enfin, petit détail amusant qui apparaît au lu des interviews du cinéaste, on peut deviner, si on a l'œil alerte, que celui-ci a cherché à donner un caractère quelque peu futuriste à son film. Tourné à l'aube des années 80, il ne tenait pas vraiment à ce que l'on puisse marquer d'une date certaine son histoire, comme s'il la voulait intemporelle. Aussi a-t-il fait en sorte de proposer le maximum de plans où la ville de Rome semble vidée de ses habitants, où on traverse des rues où il n'y a personne. Seul le plan sus cité proposera une scène de foule, finalement. Mais sinon, Dario Argento s'attache à nous faire visiter de somptueuses villas, à la construction moderne, où tout semble avoir été conçu par le même architecte d'intérieur. TENEBRES est donc un giallo moderne, totalement novateur en la forme et on n'est donc plus surpris du tout d'entendre Dario Argento qu'il a réalisé ici le giallo des giallos... ou des gialli... Soyons italiens jusqu'au bout après tout !



JE VOUDRAIS DIRE DEUX MOTS SUPPLEMENTAIRES SUR



L'interprétation :

Anthony Franciosa interprète le héros, l'alter ego du cinéaste, et ce grand Monsieur aura eu jusqu'à son décès en 2006 une grande et longue carrière au cinéma et à la télévision. il aura côtoyé quelques stars du cinéma et de la télévision et il aura toujours été un second rôle efficace et charmeur. Personnellement, c'est dans un téléfilm qui m'avait fait très peur quand j'étais tout petit qu'il m'aura marqué : LA MALEDICTION DE LA VEUVE NOIRE (avec ces jeunes femmes qui avaient une tâche de naissance rouge, et se transformaient en grosse araignée trop moche). Notre acteur est ici très bon, jamais avare en sourires à l'italienne (censé faire tomber les filles quoi), et il demeure crédible déjà comme écrivain et comme enquêteur malgré lui.

Autour de lui gravitent divers acteurs et atrices, tous plus ou moins connus. Ainsi se promène devant la caméra la diaphane Daria Nicolodi, la compagne à la ville de Dario Argento (et accessoirement la maman de leur fille, la trop joliment bien tatouée Asia !), et celle-ci ne fait ici que remplir un rôle pourtant sans grande consistance. Elle a mieux été utilisée ailleurs, par son mari, et on peut regretter qu'elle ne serve ici que de simple témoin à l'action.

En revanche, les fanatiques du cinéma bis italien seront heureux de croiser le regard de Giuliano Gemma, immense acteur que l'on a pu voir dans de nombreux westerns spaghettis (dont le DOLLAR TROUE, les RINGO et surtout la SELLE D'ARGENT de Lucio Fulci, que notre Morticiaaa n'en peut plus de chercher et LE DERNIER JOUR DE LA COLERE, que j'adore) et qui ici nous fait grâce de son flegme et de son charme latin avec toujours la même intensité dans le regard. Et on sera aussi ravi de retrouver l'acteur américain John Saxon, que les fans de Freddy Krueger reconnaîtront pour avoir été le papa de Nancy Thompson dans les opus 1 et 3 de la saga au tueur griffu. Sauf que ce serait oublier que ledit John a surtout fait carrière dans le cinéma d'exploitation pur et dur en jouant aux côtés de Bruce Lee dans OPERATION DRAGON ou dans un des tous premiers gialli de l'histoire, LA FILLE QUI EN SAVAIT TROP de Mario Bava ! Pas étonnant de le retrouver dans le giallo des gialli, donc !!
joel34
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le 18 janv. 2011

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joel34

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