Nolan est l’un des plus grands réalisateurs modernes avec Inception, Interstellar, la trilogie The Dark Night et bien d’autres œuvres. Il allie blockbuster et film d’auteur et sait plaire au grand public. Pour avoir un rendu réaliste, il préfère tourner les scènes à 100% plutôt que de rajouter des effets spéciaux au montage donc s’il veut faire construire un plateau rotatif de 360°, faire sauter un Boeing 747 ou bien faire exploser un hôpital, il le fait, Warner Bros lui en donne les moyens. Les gens crieront au « Scandale pour la planète » mais il fonctionne comme ça depuis des années et ce n’est pas près de changer. Dans Tenet il n’y a pas plus de 300 plans à effet spéciaux, là où normalement les autres productions de ce type utilisent en moyenne 1500 plans.
Nolan nous habitue souvent à nous surprendre avec les thématiques abordés dans ses films comme l’amnésie dans Memento, les rêves dans Inception, les trous noirs dans Interstellar et cette fois ci le temps dans Tenet. Le principe du film avec sa temporalité inversée est original, super et apporte un gain de fraîcheur dans les scènes d’actions plus une pointe de complexité. Une partie des spectateurs, surtout les jeunes, risquent de ne pas saisir son fonctionnement et donc de ne pas rentrer dans le film.
John David Washington, fils de Denzel Washington est remarquable dans son rôle de "James Bond", il est serein et nerveux quand il faut, génial. Son acolyte Robert Pattinson dans le rôle de Neil est étonnant et élégant, ça fait plaisir de le voir de la sorte, le duo fonctionne très bien. Kenneth Branagh est ici un antagoniste, certes cliché mais efficace avec un accent russe imposant. Elizabeth Debicki joue son jeu correctement sans pour autant être mémorable.
Le travail sur la photographie est toujours grandiose avec Nolan et c’est encore une fois le cas, de même pour la musique qui pour une fois n’est pas de Hans Zimmer mais de Ludwig Göransson qui fait tout aussi bien le travail avec une musique angoissante et oppressante qui se marie bien avec l'image.
Là où Nolan m’a déplu dans Tenet, c’est qu’il n’a pas voulu faire dans l’émotion et ça se voit, ce que je trouve dommage car ça apporte vraiment un gros plus, surtout qu’on sait qu’il en est capable.
Après un second visionnage le lendemain du premier, j'ai l'impression que Christopher Nolan veut jouer avec nous. Il nous explique les règles tout le long du film et une fois le film fini, on comprend le fonctionnement et quand on démarre une deuxième partie, on a plus qu'à se régaler donc quand INTHEPANDA dit que "Tenet est un film qui se revoit mieux qu'il ne se voit" c'est véridique.