Tout avait bien commencé. La mise en scène tumultueuse, la musique galvanisante, l’action immédiate. Dès la scène d’ouverture, le spectateur est plongé dans le film. Une scène d’ouverture qui promet un chef-d’oeuvre.
Et pourtant.
Et pourtant, on a la sensation de l’avoir déjà vu, ce film. Certes, Nolan montre au spectateur ce que celui-ci ne peut pas comprendre et il le fait bien : il nous laisse entrevoir quelque chose de curieux et de confus en même temps que le personnage principal. On essaie d’en savoir plus avec lui, et plus on cherche, plus le mystère autour du fameux Tenet devient intrigant. Mais le problème ne réside pas tant dans la façon dont Nolan mène la danse, mais plutôt dans le fait que le spectateur sait ce que fait Nolan.
On n’est plus surpris de ne pas comprendre, on n’est plus surpris de voir les personnages faire ce qu’ils font. Finalement, on n’accroche pas au scénario, au trop-plein de confusion. Les scènes d’actions, très bien réalisées par ailleurs, nous semble une succession de scènes absurdes et ne parviennent pas à faire monter le suspens (on ne sait pas pourquoi les personnages prennent telle ou telle décision) ni à les placer dans le contexte général de l’intrigue du film. Les plot twist s’enchainent sans vraiment nous déstabiliser.
Concédons-le : Nolan sait ce qu’il veut faire et il le fait bien. Mais ce n’est plus intéressant : cela se fait au prix de personnages mous, d’un scénario qui ne nous fait plus douter comme le faisaient les meilleurs Nolan, et de dialogues clichés entre punchlines et sous-entendus.
Finalement, après un scénario trop de fois vécu, une musique trop de fois entendue et des personnages trop de fois mis en scène, un sentiment amer se dégage du visionnage de ce film : Tenet est le Nolan de trop.