Dans un sens comme dans l'autre : c'est de la merde.

Un film de petit malin qui prend tout son temps pour ne rien raconter si ce n'est l'onanisme de son auteur sur son propre concept frauduleux qui s'effondre sur lui-même. Une sorte de grosse pièce montée beaucoup trop riche en tout sauf en saveurs.


Nolan ne s'applique même plus à caractériser un minimum ses personnages pour au moins donner l'illusion qu'ils existent. Son ambition n'étant visiblement que d'exposer inlassablement sa dernière trouvaille d'enfant de CM2 convaincu qu'il vient de révolutionner le monde alors qu'il s'est juste chié dessus devant tous ses camarades. Du coup il n'en ressort absolument aucune implication émotionnelle, on a juste droit à des corps qui bougent et des têtes qui parlent pour expliquer didactiquement ce qu'on doit comprendre au lieu de véhiculer son propos par le biais de la mise en scène. En conséquence il n'en résulte qu'une gigantesque scène d'exposition douloureuse servie par des personnages fonctions dont on se carre le cul jusqu'à l’œsophage. C'est quand même triste pour un réalisateur considéré comme un des plus grands de son époque par énormément de gens d'être infoutu de donner un quelconque sens à ses images de pub Volkswagen. Non, lui, tout ce qui l'intéresse c'est d'avoir l'air intelligent, de donner l'illusion de la profondeur à une surface plane au lieu d’insuffler de la vie à son métrage et ses personnages pour complexifier et enrichir son univers. En gros il fait tout à l'envers. Il se réveille juste pendant la scène de fin où Denzel Junior et le vampire se disent adieu (en réexpliquant une dernière fois le concept du film pour ceux qui ont redoublé six fois le CP), scène empreinte d'un ridicule saisissant sachant qu'elle est censée marquer l'aboutissement de la relation pour Pattinson et le "début" pour Washington, sauf que c'est lui qui est triste et l'autre qui court dans l'hélico comme si c'était le dernier RER C un samedi soir. Le seul moment où on créé de l'humanité dans les personnages arrive dans les deux dernières minutes sur 2h30 de film et parait totalement hors de propos.


Sérieusement si j'avais eu 10 piges, j'aurais peut-être pu avaler la pilule en me laissant bercer par les scènes d'action molle du genou et les explosions, mais aujourd’hui en tant qu'adulte qui a envie de voir du cinéma un peu sérieux et exigeant, ce genre de conneries ça glisse sur moi comme ta grand-mère sur une plaque de verglas. Et en disant "ce genre de conneries" et je ne parle même pas du cinéma de divertissement parce que j'aime aussi ça, mais je l'aime quand il est fait avec amour et passion et pas juste dans l'intérêt de flatter l'égo de son démiurge. Et surtout je l'aime quand il est divertissant, pas quand il me donne envie de regarder ma montre 4 fois dans la même minute. Voir un Michael Bay sous tranxène en spé "paradoxe temporel étranglé" se prendre pour un génie parce qu'il fout des costards à ses personnages, ça me fait rire le temps d'une bande-annonce mais sur deux heures putain de trente minutes, soyons sérieux, les amis...

Daftwolf
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le 7 oct. 2020

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Jon Talbain

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