Il y a un rituel assez fatiguant qui se répète à la sortie de chaque nouveau Nolan, les critiques pro et la presse spécialisée alimentent une image de mégalomanie supposée histoire d'exciter les soutiens et détracteurs du réalisateur, puis l'idée qu'il sur-complexifie à outrance ses films par condescendance envers son public fait son chemin et semble déclencher des réactions pavloviennes chez une partie des spectateurs/critiques qui foncent tout de même voir ses films à chaque fois avec un a priori négatif.
Ce film a en effet la prétention d'être un divertissement à gros budget avec des idées inédites demandant un minimum d'attention du spectateur, effectivement ça dénote du niveau globalement médiocre des productions hollywoodienne des années 2020. La mise en scène de l'inversion temporelle est déjà une curiosité qui vaut le détour.
Il est préférable de bien rester éveillé parce que la compréhension se joue sur toute la durée du film et le rythme est très soutenu.
C'est une proposition originale où les révélations sont dévoilées petit à petit puis se raccordent difficilement, mais cela fonctionne au final.
Les acteurs sont très bons dans ce qu’ils doivent exprimer pour illustrer ce scénario obscur. Même Kenneth Branagh en forçant sur un accent russe a l'air d'avoir trouvé l'un de ses meilleurs rôles.
Les personnages ont l’air clichés, peu développés au premier abord, pourtant on les voit évoluer de près avec pas mal de choses qui se révèlent subtilement sur eux, leurs motivations et leurs émotions (voir la théorie sur le personnage de Pattinson). I
l faut accepter le style, le mixage son un peu trop agressif et on peut apprécier un nouvel univers qui reste en tête.