Avec un titre tel que Tengo sueños eléctricos et avec un prédécesseur costaricain (Clara Sola) fort en réalisme magique, on pouvait attendre du film de Valentina Maurel qu'il emprunte une route onirique. C'est tout l'inverse dans cette œuvre âpre que la réalisatrice a conçu à partir de ses personnages avant de les lier à une histoire particulière. D'où sans doute cette impression d'avoir devant les yeux un récit qui est tout sauf fluide dans lequel certaines scènes s'avèrent plus qu'inconfortables. L'action du film se situe après un divorce et met l'accent sur une relation père/fille nouvelle, cette dernière assumant ses 16 ans et démontrant un caractère fort, avec ses désirs et un œil pénétrant sur les adultes qui l'entourent, plus perdus qu'elle, en quelque sorte. Ce n'est donc pas, malgré un énième film d'apprentissage mais une chronique familiale (avec un chat comme médium inquiet) pas très aimable et qui ne s'inscrit dans aucune morale imposée. C'est rugueux, parfois violent mais malheureusement aussi un brin répétitif, entre tendresse et brutalité. Il est demandé beaucoup à la jeune actrice Daniela Marin Navarro qui s'en sort plus qu'avec les honneurs, aux côtés d'interprètes parfaitement dirigés. Avec une dernière scène moins tendue et plus maligne, on en vient quand même à regretter que la cinéaste costaricaine ne se soit pas laissée aller à davantage de légèreté pour aérer son film.