La comédie de Philippe Lioret est souvent brillante. Les comédies françaises bien écrites et bien incarnées ne sont pas si fréquentes. Autour de Jacques Gamblin, RMIste tentant de croiser dans un palace parisien sa riche épouse dont il est séparé depuis longtemps, se greffent des personnages et un quiproquo à ricochets suffisamment drôles pour se passer du message social qui constitue le fond de la comédie.
Et, du reste, le personnage intègre de Richard-Jacques Gamblin, qui a des valeurs malgré sa déchéance sociale, peut apparaitre, notamment face aux clients fortunés du palace, comme le héraut d'une bien-pensance pertinente mais consensuelle, ainsi que le sera le dénouement, qui apparait la partie du film la moins réussie, comme un soufflé qui retombe.
Avec le sens du rythme qui convient, Lioret intègre des péripéties dignes d'un vaudeville (dont la méprise des dirigeants de l'hôtel de luxe,
prenant Richard pour un enquêteur venu faire un audit,
est le principal); elles sont habilement amenées et mises en scène, de telle façon que leur vraisemblance ou non n'a pas d'importance.
Elsa Zylberstein et Zabou sont séduisantes à tout point de vue.