Après Les Valseuses, Préparez vos mouchoirs et Buffet Froid, Bertrand Blier retrouve Gérard Depardieu pour une nouvelle comédie acerbe et virulente où un couple paumé rencontre un marginal détendu du gland. À ses côtés, le toujours aussi désopilant Michel Blanc et Miou-Miou, qui retrouve également Blier dans une histoire de cul, une histoire sans histoire où la facilité de vivre se heurte aux problèmes humains les plus instinctifs...
Comme d'habitude avec Blier, les répliques cinglantes fusent, les full frontal sont légion et l'on parle plus de cul que dans un film porno. Ceux qui n'adhèrent pas au style peuvent aller voir ailleurs, Tenue de soirée reste un film de Blier de A à Z. Ça commence par une scène grotesque et ça s'enchaîne de la même manière, comme un assemblage de séquences aux situations impossibles qui garnissent le long-métrage et en font une œuvre à part dans la comédie française.
Une comédie noire, décomplexée voire parfois onirique, où un hétéro voit sa vie bousculée par un homo, où une femme désillusionnée sombre dans la déchéance et où un homo je-m’en-foutiste tombe désespérément amoureux. Une histoire de dingues pourtant filmée avec un talent rare. Des séquences improbables, il y en a à la pelle. Des répliques mémorables aussi (« Il s'agit de MON trou du cul. Et j'ai pas envie de le transformer en entrée de métro ! »).
Une poignée de cameos viennent s'incruster le temps de quelques minutes comme Michel Creton, Jean-Pierre Marielle ou encore Bruno Cremer. Et il y a ce trio d'acteurs incroyables qui rendent vivant cet OFNI délectable où rien ne semble vraiment réel. On pourrait reprocher à Blier de partir trop loin, notamment lors d'un final en eau de boudin mais dans l'ensemble, Tenue de soirée est une comédie culte qui peine à concrètement vieillir.