Blier fils était à l'époque obsédé par la sexualité à la manière de ces adolescents inexpérimentés qui ne parlent que de ça, soit en ricanant bêtement, soit avec une sériosité ronflante, mais toujours à ressasser lourdement les fantasmes masculins banals des reprimés sexuels. Les navets de cet empoté a l'imaginaire sexuellement hyperactif vous sont proposés avec le cachet "film d'auteur" : tragique ou comique, choisissez. En tout cas, c'est completement nul. Détails ci-dessous.
Blier fils utilise toujours la même recette pour n'importe lequel de ses films. Ce film suit donc la meme recette habituelle:
1. Dialogues en faux Audiard. Et aucune conscience ni du mot ni de la dose juste.
2. Faux "provoc" qui est juste lourdingue, ne choque personne, et ne masque ni l'incompétence ni la vacuité de l'effort.
3. Matériel de court-métrage étiré grossièrement pour en faire un long.
4. Tombe dans le n'importe quoi final dans une tentative désespérée de conclure le film.
Bertrand Blier = Gribouillage balourd systématique. Si vous vous demandez pourquoi un tel cancre est à cette position, vous serez bien aise d'apprendre que son papa était un géant du cinéma français, alors quoi que le fils décide de faire, il semble qu'il trouvera un producteur et un distributeur, et qu'il aura accès d'office aux plus grands acteurs ainsi qu'aux meilleures équipes techniques. I don't make the rules.
Depuis 1986, d'autres fils et filles a papa ont poussées la betise, la prétention et l'enveloppe sexuelle vers de bien plus profonds abîmes. On peut biensur leur préférer ce Blier gnangnan et bon enfant d'antan. Son obsession de la sexualité finit d'ailleurs par se calmer dans la deuxième partie de sa carrière où il commença à parler d'autre chose -perdant du coup l'intérêt du public qui finit en general par le voir pour ce qu'il est: un auteur sans talent dans une industrie déjà encombrée de cinéastes sans talent.
Pour conclure, il y a tout un public de boutonneux à lunettes que ce genre de nanard titille, mais meme pour eux, n'importe quel film de Joel Serra ou de Phillipe Clair fera figure de chef-d'oeuvre a coté, le cinema francais des années 80 regorgeant de nanards erotiques franchouillard bien plus sympathiques.
Quand a moi, le nom de Blier me rappele surtout que Blier père savait être drôle, lui! C'etait un acteur de nuances, et qui maîtrisait jusqu'à la plus minuscule intonation. Alors si déjà vous vous apprêtez à regarder un navet, prenez une de ces vieilleries avec le genial Blier père plutôt qu'un des navets réalisés par l'insipide Blier fils dont la tragédie semble avoir été qu'il n'y ait eu personne pour l'emmener au bois de Boulogne pour ses 20 ans.