Terminator, putain d'Everest.
Du robot, du futur, du polar, du carnage, des crânes, du présent même si la coupe de Linda Hamilton est un peu passée.
Terminator, un fils qui envoie son daron se farcir sa mère, propre.
Terminator ou la mécanique cyborg appliquée dans un motel miteux de Los Angeles.
Terminator où Arnold nous la joue Mime Marceau hardeboiled et c'est trop beau.

Je ne sais plus quel âge j'avais mais j'étais un petit morveux. Le genre à dessiner des Bédés où des squelettes avec des épées (merci Ray) se battaient contre Hulk ou He-Man.
Ce morveux qui creusait des bouchons de liège pour en faire des geôles à mouches. Les épingles que je trouvais dans les chemises de mon vieux en guise de barreaux et le tour était joué.

J'entamais guilleret le chemin qui mène droit vers un avenir de serial-killer. Ça me tendait les bras.

Et ce film m'a sauvé. C'est con d'écrire ça comme ça (« Hé oh ! Viendez y'a l'aut' connard de VanClitoris qui dit que Terminator l'a sauvé !!! Quel connard, ce type !!! Il n'a pas de fierté !!! Viendez oh ! ») mais avec le recul, je vois ça comme ça. C'est le moment où j'ai décidé de ne pas tuer de gens, mais plutôt de regarder des gens le faire au cinéma. Et je trouve que c'est un bon début pour une vie de cinéphage.

J'ai pas joué dans Robin des Bois alors tu peux me croire, je ne suis pas une flèche. J'ai vu ce film trois fois de suite la première fois.

La première fois.

J'avais réussi à entrer au Méliès, Croix de Chavaux à Montreuil (93100, représente). Je n'étais pas en âge de voir ce film vanté par mon MadMovies car le film était interdit aux morveux. Enculés ! Mais j'avais réussi grâce à ma malice et mon aplomb sans faille à déjouer les cerbères rougeauds encartés dans un Parti qui n'existe plus. J'avais mis mon T-shirt Che Guevara et c'était l'après-midi, il y avait eu le déjeuner et comme ça mange liquide, un communiste, c'est bien connu, ils avaient leur compte, les rouges.

Tu imagines la tension et mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine de puceau ? Je bravais l'interdit sans me rendre compte que tout le monde s'en battait l'œil et j'étais encore pas tout à fait sûr de pouvoir profiter du film. Fallait jouer serré.

J'étais incognito . J'avais chaussé mes lunettes noires, prévu de donner Michael comme prénom si on me demandait, je m'étais même confectionné une jolie carte d'identité avec photo, faux nom (sûrement Michael Fargas, c'était mon alias de l'époque) et tout le tintouin . Incognito, cousin, fallait se lever de bonne heure pour griller l'artiste, le funambule du fraudage, j'étais pas là pour rigoler.

Et j'ai pas rigolé. Le film commence, puis il finit. Et instantanément, c'est devenu mon film préféré. Comme ça. Le premier d'une longue série de films préférés immédiats.

Djieke.

(qui n'ose pas le revoir, car il veut garder les étoiles qu'il avait dans les yeux quand il était morveux).
DjeeVanCleef
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le 23 oct. 2013

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