J'avais revu le deuxième volet il y a peu au cinéma, dans une version 3D qui n'ajoute rien à l'affaire, mais qui résume la position de Cameron : il en faut toujours plus, et si on a les moyens, on rajoute des effets.

J'avais donc envie de revoir le premier volet. Terminator, c'est maintenant toute une mythologie, un film culte. Sinon, comment justifier de regarder un film au nom aussi ridicule? Si c'était un film inconnu, que je me trouvais devant le cinéma à choisir quel film aller voir, je ne choisirais certainement pas celui qui s'appelle : The terminator. Et mal m'en prendrait.

On donne généralement à Terminator 2 la palme du meilleur film de la saga. Il faut dire que je n'ai jamais été intéressé par le visionnage des suivants. Et il est vrai que Terminator 2, ça pète de partout, il y a des gunfights, des courses de véhicule, c'est du grand spectacle version XXL. Et cela a suffi a charmer l'adolescent que nous avons tous été. Le scénario de voyage temporel donnait sa caution à tout cela pour l'envelopper d'un vernis plus elevated, comme on dit maintenant.


Et le premier volet, dans tout cela? Beaucoup moins de budget, c'est certain. Et si c'était un bien? Bon, vous vous doutez de la réponse à cette question : évidemment que c'est un bien. James Cameron fait partie de ces réalisateurs démiurgiques qui pensent manifestement que plus on en fait, plus ça va être cool. Il accouche de films imbuvables, mais question en mettre plein les yeux, alors là on en a pour son argent. Le même film en fauché, pas sûr qu'on lui accorderait un regard.

Or le premier Terminator, ce n'est pas un film fauché, n'exagérons pas, mais ce n'est pas le budget dantesque d'un Avatar. Alors Cameron, il travaille presque à l'épure. On se retrouve devant une très honnête série B, avec des accents tout à fait Carpenteresques. Et ça, on aime, c'est à taille humaine. Ce ne sont pas des pantins ânonnant leurs répliques prémâchées qu'on a devant nous, mais des personnages, enfin. Cette Los Angeles qui a des allures du Manhattan de Escape from New York de Carpenter, avec ces machines post-apocalyptiques et sa noirceur Gothamesque, elle a de la gueule. Ce flic désabusé, flanqué d'un adjoint trop verbeux, on l'aime déjà, il a un charisme fou. Pourquoi? Parce que dès leur première apparition, ils ont une épaisseur, donnée avec juste une attitude, un regard, on a l'impression qu'ils sont à l'écran depuis des heures, on les connaît déjà.

Il y a bien sûr cette scène avec le camion et la voiture, de l'explosion, un suspens étiré sans raison précise, parce que Sarah et Reese, ils sont trop occupés à parler pour s'extraire du véhicule avant que le camion ne leur fonce dessus, ça ne fonctionne pas si bien. Voilà le tâcheron qui ressort, un aperçu du pompier que deviendra Cameron, mais en ce qui concerne ce film, on lui pardonne, ce n'est pas si grave, même cette scène on l'apprécie finalement, c'est spectaculaire, et ce qui vient ensuite, ça rattrape, il y a une vraie tension de film dépouillé, à l'os, comme ce cyborg réduit à son aspect robotique.

Alors Terminator, c'est un film qu'on peut revoir sans crainte, on se donnera raison de l'avoir tant aimé. Un mythe, pourquoi pas?

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le 21 août 2024

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BigDino

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