6 années après "Terminator", film de science-fiction à petit budget dont le succès n’avait ironiquement pas vraiment été anticipé, Cameron remet le couvert. Cette fois, il a une enveloppe plus que confortable (plus de 100 millions de dollars), et il va la mettre à profit pour faire joujou afin de nous offrir le summum de l’action, "T2" demeurant aujourd'hui encore une référence à de nombreux égards, plus de 20 ans après sa sortie ciné. Vous voulez savoir pourquoi je le pense ? "Come with me if you want to read" !
CUIR TROUBLANT ET SKAÏ NET
Tout commence en 2029. Les humains sont malmenés suite au soulèvement des machines, survenu en 1997 lors d’une guerre nucléaire déclenchée par le superordinateur Skynet et ayant coûté la vie à 3 milliards d’humains.
Suite à l’échec de la mission consistant à envoyer un Terminator au beau milieu des années 80 afin d’éliminer Sarah Connor, dont le fils allait devenir plusieurs décennies plus tard le leader de la résistance, un nouvel exemplaire plus perfectionné, le T-1000 (Robert Patrick) fait le voyage dans les 90’s, cette fois pour liquider John Connor, alors gamin. Les humains de leur côté envoient donc une réplique du T-800 (Schwarzy), le même qui avait terrorisé la population quelques années auparavant, en décimant un commissariat notamment. Mais cet exemplaire est reprogrammé, cette fois-ci il est venu pour protéger le futur chef de la résistance.
Peu après l’arrivée des deux organismes cybernétiques à notre époque, enfin à l’époque du film, enfin non, en 1995…’fin bref, on s’en fout ! Et une séance shopping plus tard, costume de flic pour l’un, full cuir pour l’autre, les hostilités démarrent assez vite, James Cameron enchaînant les rebondissements avec une efficacité redoutable, leur effet étant optimisé par la mise en scène magistrale et des SFX pionniers pour l’époque, que l’on doit notamment au regretté Stan Winston. Effets numériques novateurs à base de morphing, mais aussi maquillages et utilisation astucieuse de jumeaux d’acteurs (dont la sœur de Linda Hamilton !), tout y est.
PEDALE, TOUT DE METAL
Autrement, pour reprendre Simon Jérémi, cette fois, "c’est T-1000 le tueur, T-1000 !". Robert Patrick colle parfaitement au rôle, apportant un côté froid, à la fois mécanique et fluide à cette arme ultra perfectionnée et polymorphe. Les parents adoptifs de John en feront d’ailleurs les frais dans l’une des nombreuses scènes cultes du film. Tout juste le temps de reconnaître le chouette mais trop rare Xander Berkeley dans le rôle de Todd, prêt à ingurgiter du lait, avant qu’il ne soit comme qui dirait, coupé dans son élan.
L’un des personnages les plus intéressants de "Terminator 2" est sans doute celui de Sarah Connor. Pour ce rôle, on peut dire que Linda a mis le ton ! Musculeuse tout en restant juste féminine comme il faut, elle est une femme forte, et pas vraiment folle malgré l’opinion de ceux qui la retiennent en hôpital psychiatrique. La séquence de son cauchemar nucléaire est saisissante, et m’avait d’ailleurs traumatisé à l’époque. Pour le reste, elle joue juste et impressionne à chacune de ses apparitions.
Si cinématographiquement, ces dernières années furent longues pour Edward, il incarne dans ce "T2" un John Connor intrépide, effronté, mais aussi débrouillard et avec un caractère déjà fort affirmé, du haut de sa dizaine d’années. Sa complicité avec le T-800 va grandissante, et nous vaudra quelques-unes des meilleures répliques du film.
Le T-800 justement, est campé par l’inébranlable Arnold. Un rôle taillé sur mesure pour l’ex-Governator, qui joue du shotgun et du lance-grenades aussi facilement qu’un être normalement constitué manierait un pistolet à eau.
GUNS N’ ROSES DANS LA BO: CAMERON AUSSI S’LACHE !
Les scènes d’action se suivent et ne se ressemblent pas, grâce à de nombreuses idées et trouvailles qui surprennent parfois. Pas de temps mort, si ce n’est pour poser un minimum le récit. L'histoire parait assez plausible, si l'on ne se met pas trop à réfléchir sur la question de l'espace-temps. Le tout est ponctué de punchlines mémorables, et d’une bande son qui l’est tout autant, alternant synthés et sonorités industrielles, quand on n’a pas affaire à du bon gros rock.
Et puis en plus des têtes d’affiche, les seconds rôles assurent aussi, à l’image de Dyson. D’ailleurs, si j’avais découvert le pitch du film bien plus récemment, j’en serais venu à me demander pourquoi Sarah Connor refuse le progrès et les aspirateurs qui ne perdent pas l’aspiration, le succès d’un film (ou d’une marque) tient à peu de choses finalement…
A défaut d’avoir marqué à jamais la SF, ce film aura posé un jalon dans le domaine de l’action. Il aura fait jaser, et beaucoup l’auront rejeté. Critiquer Termina(u)tor est aisé. Cameron parlera du film comme d’une suite, avant de finir par admettre qu’il s’agit quelque part d’un simple remake du premier. J’ai une tendresse particulière pour "Terminator 2", j’aime son propos en plus de son habillage, c’est pourquoi je ne me prêterai pas au jeu du jugement du renié…