https://youtu.be/6igUrqrnHik
S'il suffisait d'un rien pour que tout continue ?
Et si ce qui ressemble le plus à un père pour son fils était ce tas de ferraille ?
Et si le charnier absolu n'était pas une fatalité ?
Avec des si j'coupe du bois.
Lorsque le Terminator débarque pour la première fois, il vient pour tuer la Mère, Sarah Connor, la valkyrie qui s'ignore. Alors, pour la protéger, son Fils envoie un homme et du même coup s'invente un Père.
Le soldat cyborg est un T 800, modèle 101 des systèmes Cyberdyne et ressemble grave à Schwarzy. C'est un organisme cybernétique, un squelette de chrome recouvert de chair, nécessaire au voyage temporel. Il est massif et musculeux, c'est une machine à tuer opiniâtre et impitoyable. Et il vient jardiner dans le passé.
L'homme s'appelle Kyle et n'a connu que le joug mécanique. Il a grandit dans un trou, comme un putain de rat. La mission est un suicide, sans billet-retour, mais il aura respiré autre chose que des cendres. Il vient planter la graine, qui deviendra ce Fils, cette mauvaise herbe, qui ne l'appellera pas papa lorsqu'il l'enverra vers son trépas.
La mission du robot sera un échec et l'enfant naîtra.
Lorsque le Terminator débarque pour la deuxième fois, c'est en ange de l'apocalypse. Le compte à rebours s'égraine, inéluctable.
Il est envoyé par le Fils du futur, il vient toujours avec un bouquet de revolvers, des guns et des roses, mais cette fois, en protecteur.
Protéger l'enfant du T 1000, prototype terrifiant, bestiole en métal poly-alliage liquide mimétique. Une ordure programmée pour John Connor encore puceau et pour ne pas ouvrir la bouche en courant.
Sarah se dit qu'il y a comme une impression de déjà-vu, une impression tenace, qui lasse, hélas. Et si tout n'était que recommencement ?
Et s'il fallait faire confiance au démon pour changer le monde ?
La vague cybernétique aux relents de fin du monde amorce son roulis, à marée basse, tout n'est plus que désolation.
La vie a jeté l'éponge. Derrière ses derniers soubresauts de résistance, elle agonise.
Pourtant, l'homme, cette vermine, s'accroche. Mauvaise herbe pernicieuse, il résiste. Malgré la peur, la terreur, malgré les crânes qui s'amoncellent sur ce sol, l'humus morbide, tapis de chair, de larmes et d'os qui éclatent, inlassablement, sous le poids des chenilles mécaniques.
Pas de tombe après l'hécatombe, cœurs goudronnés et catacombes à ciel ouvert.
L'holocauste nucléaire a eu lieu le 29 août 1997.
Les machines devenues autonomes, déchaînèrent un tsunami atomique planétaire.
Trois milliards d'êtres humains furent soufflés, rayés instantanément de la carte.
Le Jugement Dernier, jour où les hommes furent changés en statues de cendres.
Sans répit, faire fi du temps, des marées...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.