Après les excellents films de James Cameron, puis des suites douteuses, la franchise "Terminator" applique la recette "Highlander" : une nouvelle suite, qui ignore les volets précédents à l'exception des deux premiers. Le film démarre par une demi-heure revisitant le début du premier "Terminator", en changeant la donne à coup de voyages temporels. Puis il expédie ses personnages en 2017, pour affronter un nouvel adversaire.
"Terminator Genisys" contient quelques bonnes idées (la critique du monde sur-connecté, le personnage original de J.K. Simmons), mais ne les exploite qu'à peine. Au lieu de cela, le film semble prisonnier de ses racines, nous envoyant comme ses prédécesseurs une palette de clins d’œil aux premiers "Terminator" (dialogues, situations...). Par ailleurs, il transforme une franchise sombre, violente, et oppressante en un divertissement aseptisé qui se veut fun : pas de sang, du tout numérique, Arnold Schwarzenegger qui passe du tueur impitoyable au comique de service, etc.
Sans compter une intrigue qui veut innover en enchaînant les voyages temporels, mais se prend un peu les pieds dans le tapis avec des incohérences ou des questions laissées en suspens pour de futures suites à venir. Des choix pas forcément inintéressants (on n'est pas dans pâle copie façon "Terminator 3"), mais qui tiennent ici de l'opportunisme commercial.
Au moins, le film n'ennuie pas, en proposant pas mal d'action correcte, mais sans personnalité. Côté acteurs, J. K. Simmons est sympathique mais honteusement sous-employé, Emilia Clarke relativement convaincante en Sarah Connor guerrière, Arnold Schwarzenegger amusant en vieux cyborg, en revanche Jai Courtney laisse à désirer en Kyle Reese ahuri. En somme, "Terminator Genisys" est une suite que personne n'avait demandé, à par des producteurs affamés, et dont les mauvais chiffres au box office US mettront peut-être enfin terme à cette franchise.