Vous n'avez pas vu (et aimé) Terminator 1 et 2? Passez votre chemin!
Ce reboot (je vais utiliser ce terme, même si le film joue avec la confusion) s'adresse presque exclusivement aux fans de la saga. Non pas qu'il soit incompréhensible autrement, mais on en perd beaucoup de subtilités et de compréhension des rebondissements, et de compréhension de l'enjeu global du film.
Nous partons de l'histoire bien connue de John Connor qui envoie Kyle Reese dans le passé pour protéger sa mère du T-800 envoyé par Skynet pour la tuer et créer un futur alternatif. A partir de là, Genisys joue avec les paradoxes temporels et les fins alternatives.
Comme pour Jurassic World, on aurait pu craindre un reboot sans intérêt, si ce n'est commercial pour les producteurs. Fort heureusement, dans ces deux cas, ils n'ont pas oublié d'embaucher des scénaristes, surtout dans ce Terminator (pour Jurassic, le scénario reste basique, seule la réalisation sauve les meubles). Le début du film joue joliment avec nos connaissances préalables de la saga. Certains crieront au "fan service" gratuit. Je réponds: et alors? tant que ça sert le film, je ne vois pas pourquoi on se priverait. Et là c'est précisément le but du film, jouer avec tout ça.
L'histoire est remise au goût du jour, en mettant en avant notre vie connectée 24/7 et les risque que cela comporte. Ce n'était pas strictement nécessaire, mais pourquoi pas.
Pour l'avoir vu en IMAX, la 3D est forcément assez bien maîtrisée. Le budget des effets numériques aura suffi pour nous fournir un joli résultat, notamment sur les séquences "anciennes" reprenant les images des films d'origine.
Le jeu des acteurs n'est si mauvais que cela. Schwarzie nous vend un personnage tout sauf subtil, mais le fait lui de manière remarquable, et ça ne devait pas être si simple. Notre nouvelle Sarah Connor est campée par une jeune actrice qui s'en sort plutôt bien. Je ne suis pas imprégné par son rôle dans Game of Thrones, que je ne regarde pas, ceci peut aider. Kyle Reese est un poil en dessous, mais ça va encore bien, tout comme John Connor.
Au final, on a un film plus subtil qu'on pourrait craindre, des acteurs pas si mauvais, une réalisation correcte, une musique pas géniale mais qui livre tout juste ce qu'il faut, pour au final avoir un film plaisant pendant lequel je ne me suis pas ennuyé. J'ai même eu un plaisir certain à le regarder, grâce aux rebondissements, à Schwarzie et son T-800 sympathique, à une Emilia Clarke mignonne, à des questions au centre du film intéressantes.
Oubliez vos préjugés et allez le voir sans à priori!
Concernant son placement dans la saga, il reste bien entendu derrière les deux chefs d’œuvre de Cameron, mais passe devant le 3, qui était pourtant sympathique lui aussi, mais moins ambitieux.
PS: outre le jeu de mots graveleux, mon titre est là pour soulever des questions centrales du film:
Kyle et Sarah peuvent-ils vraiment tomber amoureux et copuler s'ils savent à l'avance qu'ils doivent le faire? Peuvent-ils se permettre de refuser leur destin?
Peuvent-ils vraiment engendrer John Connor en sachant ce qu'il va devenir?