Que doit-on penser de Terminator sans James Cameron ni Schwarzenegger ? L'idée faisait peur, d'autant plus que c'est le yes-man McG qui va relancer la franchise façon Michael Bay. Ce quatrième film est donc radicalement différent : beaucoup d'action, pas mal de nouveaux robots, des clins d'yeux de partout et une histoire se déroulant cette fois-ci dans le futur post-apocalyptique attendu depuis le premier opus... Hélas, si retrouver l'univers et voir ce déluge d'action et d'effets spéciaux reste plaisant, il faut admettre que notre nouveau scénario n'est pas si fantastique qu'il en a l'air, nous entrainant dans un univers radicalement changé qui ne tient pas encore toutes ses promesses, prélude à une future nouvelle trilogie oblige.
Personnage central de la saga, John Connor, interprété par un Christian Bale, n'assure définitivement pas en leader de la Résistance effacé au profit du nouveau venu Marcus Wright (Sam Worthington), cyborg au grand cœur qui s'impose comme le véritable héros du film. Les autres personnages sont également sacrifiés au profit des omniprésentes scènes d'action : remplaçant Claire Danes dans la peau de Mme Connor, Bryce Dallas Howard est larguée voire inutile, Helena Bonham Carter fait quasiment de la figuration et Michael Ironside, faisant son retour remarqué dans un blockbuster, ne possède finalement pas un rôle à la hauteur de son envergure.
Heureusement qu'Anton Yelchin assure dans le rôle du jeune Kyle Reese tandis que la sexy Moon Bloodgood assure avec efficacité l'élément féminin obligatoire. Pas de Schwarzy (ou presque), un John Connor peu impliqué et surtout peu héroïque, un scénario pas très fouillé et pas mal d'incohérences flagrantes, dont les multiples arrivées impromptues de gigantesques robots que personne ne voit venir... Il est normal qu'on se sente au final un peu arnaqué sur la marchandise... C'est peut-être d'ailleurs un peu trop d'un coup pour pleinement apprécier ce quatrième opus qui néanmoins un excellent blockbuster bourré d'action, bien mené et visuellement époustouflant. Toutefois, si Terminator : Renaissance s'avère bien meilleur que son prédécesseur, il n'arrive en aucun cas à la cheville des deux films cultes de James Cameron, laissant derrière ce joli spectacle tonitruant un arrière-goût amer auquel il manque un brin de cohérence... Pari à moité réussi donc.