Terminator : Renaissance semble prendre place dans un futur situé avant celui qui ouvrait les trois premiers films de la franchise, où ce qui sera appelé la résistance revêt les oripeaux d'une armée exangue, comme en déroute, obligée de se cacher des machines. Des machines qui, dans ce monde quasi mad maxien, récoltent les hommes comme on ramasse les pommes tombées par terre dans les vergers.


La vision de ce futur du classique du cinéma SF offerte par McG déconcerte. Ainsi que les nouveaux éléments qu'il insuffle dans le paysage désolé aux tons terre arides et désespérés. Variété des moyens de tuer, variété des menaces, sur la route, au milieu des ruines, dans les airs ou au sein du camp où l'humanité est réduite en esclavage. McG a le mérite et le courage d'apporter de la nouveauté, même si parfois, ses efforts ne sont pas couronnés de succès, en témoigne l'accueil tiédasse lors de la sortie de ce quatrième épisode estampillé Terminator.


Une des causes semble être que le noyau du film n'est pas, loin s'en faut, de faire de John Connor le personnage principal du film, ni de s'intéresser au devenir d'un Kyle Reese adolescent affublé d'une gamine muette totalement inutile au récit. Non, ici, ce qui semble le plus intéresser le réalisateur, c'est l'odyssée de son hybride d'abord inconscient de sa nature. Vêtu de bleu, comme Alice dans le Pays des Merveilles ou Dorothy dans le monde d'Oz, Marcus Wright dépassera son essence disparate dans sa volonté de sauver (Kyle Reese), d'aimer (Blair Williams) et de se raccrocher à des bribes de souvenirs de sa vie d'homme sur laquelle la culpabilité pèse. En combattant aussi sa destinée. Ainsi, à mon sens et sur cet aspect, McG ne trahit pas la mythologie initiée par James Cameron puisqu'il nie, lui aussi, toute espèce de déterminisme de la nature des choses en faisant de Marcus Wright le véritable thermomètre des émotions du récit.


La nouveauté se manifeste aussi au sein d'un casting entièrement renouvelé et de l'apparition de nouveaux personnages dans la garde rapprochée de John Connor. Celui-ci change pour la troisième fois de visage, après avoir été mis en scène en tant qu'adolescent et de jeune adulte fuyant son statut. Si Christian Bale assure le job en matière de charisme, il est ici éclipsé par l'importance accordée à Marcus Wright et à son cheminement personnel et émotionnel.


L'absence d'un personnage féminin fort étonne. Certaines facilités scénaristiques surprennent. Elles dérangeront à coup sûr certains. La fin déçoit dans son excès de bons sentiments tire-larmes. Mais cela ne doit pas entamer le capital sympathie d'un film imparfait, parfois efficace, parfois bancal, qui essaie d'emmener sur des sentiers vierges l'univers sur lequel pèse l'ombre de James Cameron.

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le 6 juil. 2015

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