En 2037, dans un univers post-apocalyptique, un sport international a été créé, consistant à rallier Terminus, un endroit imaginaire, à bord d'un camion rouge doté d’une intelligence artificielle, tout en évitant les pièges des camions gris.
Pour son premier long-métrage de fiction, Pierre-William Glenn n’a pas visé la facilité en s’attelant à cette coproduction franco-allemande (ou plutôt, France-Allemagne de l’ouest !). Tourné au studio Bavaria de Munich (pour les intérieurs) et en Hongrie (pour les extérieurs), le film sera un flop monumental, terminant sa carrière en salles avec moins de 300 000 entrées, pour un budget avoisinant les 60 millions de francs, soit 15 millions d’€, dont 3 millions de francs (soit 700 mille €) rien que pour les CGI.
Le pitch de départ est assez WTF puisqu’il est question de mélanger les règles du jeu entre le Paris-Dakar et le football américain (dixit l’introduction du film), le tout, pompant allègrement sur La Course à la mort de l'an 2000 (1975) et surfant sur la vague Mad Max (1979) de l’époque. A la distribution, ils ont aligné les biftons pour s’offrir une distribution digne de ce nom (permettant ainsi d’exploiter le film à l’international), on retrouve donc dans les principaux rôles Johnny Hallyday notre rockeur national (inexpressif en blond peroxydé et affublé d’une main en fer), la radieuse Karen Allen (Les Aventuriers de l'arche perdue - 1981), le tout jeune Gabriel Damon (RoboCop 2 - 1990) sans oublier Jürgen Prochnow (Das Boot - 1981) qui ressemble à un mix improbable entre Yvette Horner & Gérard Darmon (ce dernier est affublé d’une immonde perruque orange).
Pour son exploitation aux États-Unis, le film subira quelques coupes (et pas qu’un peu), passant de 115 à 90min, 25 minutes de métrage en moins qui permettront au film d’être plus compréhensible, car il faut bien l’avouer, cette version longue s’avère assez difficile à comprendre, le montage, la distribution et l’intrigue n’aident en rien, on a tout le loisir de se faire chier. C’est d’autant plus regrettable qu’il y avait quelques bonnes idées disséminées ici et là, comme l’apparence de l’intelligence artificielle de "Monstre", qui prend l’apparence d’une bouche en animatronique (par contre, sa VF laisse vraiment perplexe…),
sans parler du plan final sur le camion de "petit-frère" avec les foetus clonés
(véritable électrochoc et sans nul doute la plus belle réussite du film). Il est important de souligner aussi qu’il s’agit de l’un des tous premiers films français à intégrer des images de synthèse. Alors certes, ça ressemble vaguement à une cinématique sur Amstrad (notamment les séquences en images 3D photoréaliste) mais il faut tout de même reconnaître que pour l’époque, ils étaient à la pointe de la technologie, notamment les 2 premières minutes du générique de fin. Des images de synthèse que l’on doit à TDI (Thomson Digital Image), l’alliance entre Thompson-CSF (créateur de simulateurs de vol) et l’INA d3D.
Malgré son côté avant-gardiste, le film n’en reste pas moins un nanar et ce, malgré un budget très (trop ?) confortable (il n’y a qu’à voir les rares scènes d’action piteuses tournées en Hongrie, sans parler des costumes, décors (en carton ou en mousse) et autres véhicules cheaps). Il y a certes quelques idées intéressantes mais l’ensemble s’avère tellement bordélique (comme s’ils s’étaient sentis obligés de complexifier à outrance l’intrigue pour se rendre crédible) qu’au final, tout ça devient incompréhensible et bêtement pompeux.
● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
✔ Découvert au cinéma en présence du réalisateur