Ceci n'est pas une critique objective.
Un film époustouflant, d'une justesse et d'une force à couper le souffle. Beaucoup de thrillers se réclament du Projet Blair Witch ou de REC. It Waits, lui, si on peut lui trouver un égal, pourrait être comparé à The Thing, de John Carpenter. La première scène est confuse, mais, finalement, cadre bien avec l'ambiance générale du film, qui tourne parfois au morbide.
Et cela, pour deux raisons, selon moi. La première est que, comme dans un bon slasher / thriller, le personnage principal est seul, peu importe les raisons. La solitude est le pilier de ce film. Danny, garde forestière, a récemment perdu sa meilleure amie dans un accident de la route. Ayant des remords pour avoir menti sur sa déposition, elle se confie à son petit ami, Justin qui essaye de la rassurer. Il y arrive, en usant de ruses comme en témoigne cette géniale scène de psychanalyse en milieu forestier, totalement absurde dans un film aussi haletant. La force de ce film, comme The Thing de Carpenter, c'est de jouer sur les peurs inconscientes du genre humain : la solitude et la violence. It Waits est aussi un génial ode au pardon et à l'empathie, où Julie, l'amie décédée de Danny lui fait part de ses émotions à travers Hoppy le perroquet (Hoppy, qui, à peu de choses près sonne comme Happy, la joie, en anglais), qui redonnera confiance à Danny dans ses moments de doute. Danny se retrouve inexorablement seule, les gens qu'elle rencontre se faisant tous tuer (de manière violente, je vous l'accorde) par une créature maléfique du fond des âges (je ne vous en dit pas vraiment plus, je gâcherais votre plaisir à regarder ce film, 1h25 qui passe comme une balle).
Comme dans The Thing, on ne voit qu'à très peu de moments la créature (qui ressemble à s'y méprendre à une créature maléfique de Derek Riggs), et cela, surtout vers la fin. Les quelques apparitions furtives nous laissent de glace, notamment la main avec de longs doigts, faisant penser à un Freddy Kruger venant du fond des âges.
Toute l'horreur est là, on se retrouve piégé avec Danny et on ne peut rien faire pour s'en empêcher, tellement l'ambiance est prenante. Le génie tien aussi aux scénaristes, qui ont été capable de faire durer, pour notre plus grand plaisir, ce film 1h20, et non une heure, comme on aurait pu s'y attendre. Et non ! Alors qu'il pleut (la créature ne supporte pas la pluie), Danny décide de quitter son poste de garde pour s'enfuir. Au moment où il s'arrête de pleuvoir, elle se retrouve en face du fleuve (qui est un élément important du film) et décide, soudainement, de retourner à son poste de garde. Un cliff-hanger comme on n'en fait plus ! Du génie ! La créature rôde toujours et Danny est de plus en plus seule, puisqu'elle a laissé partir Hoppy pour qu'il vive. En combattant, courageusement, la créature, elle se retrouve blessée et s'enferme dans la cabane.
Un parangon du monde des films d'horreur, qui peinent à se renouveler et à trouver un nouveau souffle dans des histoires souvent semblables (qui finissent donc pas être vides de sens et d'intérêt pour le spectateur). It Waits arrive donc à générer de la terreur et des frissons en osant l'originalité, ce qui aurait pu être dommageable, mais il n'en est rien. Notons aussi les efforts de traduction, qui nous ont fait une VF à couper le souffle, puisque très peu de mots grossiers sont présents dans le film. Pas du tout, même. Quand Justin meurt, il lâche juste un parfait "Nom d'un chien", et rien de plus. Quelques passages violents (gores), mais qui, une fois vos yeux fermés, passeront comme du petit lait.